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THE FOUNTAIN

samedi 13 janvier 2007, par von Bek

Darren ARONOFSKY (1969-)

Etats-Unis, 2006

avec Hugh Jackman, Rachel Weisz

Trois récits cheminent. Pour sauver sa reine de la férule de l’inquisition, un conquistador espagnol recherche dans la jungle du pays maya une pyramide abritant l’arbre de vie planté par Dieu dans le jardin d’Eden (Genèse, 2,9). Au moment d’y parvenir, un prêtre Maya le poignarde. Tel est l’instant du roman qu’écrit Izzi Creo et sur lequel elle s’est arrêtée lorsque sa maladie s’est révélée. Elle compte sur son tendre époux, Thomas, pour finir l’ouvrage mais celui-ci ne l’entend pas ainsi. Obsédé par la découverte qu’il vient de faire, il ne pense qu’à repousser les frontières de la vie et espère sauver sa femme grâce à un arbre dont les extraits végétaux inversent le vieillissement des cellules d’un singe rhésus atteint d’une tumeur au cerveau. A des siècles de là et à des années lumières, en route vers l’étoile mourante nommée Chibalba, Thomas accompagne l’arbre, s’accrochant à l’espoir qu’au terme du périple sa femme lui reviendra vivante.

Il ne faut pas s’y tromper. The Fountain n’est pas un film sur l’éternité de l’amour. C’est un film sur la finitude de la vie et l’acceptation de la mort. Message ô combien important dans des sociétés développées où l’espérance de vie s’étend toujours plus et où l’on combat pied à pied pour reculer la frontière de la vie. Pour ce faire, Darren Aronofsky multiplie les références, renvoyant dos à dos la fontaine de jouvence cherchée par les conquistadors espagnols du XVIe siècle, la recherche scientifique, cette autre quête contemporaine, et la méditation transcendantale, chemin vers l’éternité du Nirvana. Ce n’est pas pour rien qu’il a placé une partie de son histoire chez les Mayas. Pas d’effet de mode là-dedans, alors que sort Apocalypto. Représenté ici par une étoile mourante, Chibalba est le monde régi par les divinités mayas de la mort.

En entremêlant les récits, Darren Aronofsky lance ses spectateurs sur la piste d’une histoire d’amour aux formes compliquées et oniriques, or, j’insiste, The Fountain N’EST PAS une histoire sur l’amour. Pourtant, pour paraître décousue, la narration n’en garde pas moins tout son sens et le réalisateur n’a pas cherché à le cacher aux yeux du public, bien au contraire. Le récit demeure néanmoins abscons pendant une moitié du film, qui n’est pas très long, il faut quand même le dire. Les images impriment un fort contraste, entre l’ombre et la lumière dorée.

Autant dire que le résultat pourra en agacer plus d’un, entre celui qui trouvera ridicule une reine espagnole menacée par l’inquisition qu’elle a historiquement facilitée, et ceux qui seront agacé par la forme, The Fountain n’est pas un film accessible à tous. Pourtant, je ne saurais trop conseiller à tous d’aller le voir et d’y réfléchir.

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