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DOCTEUR JEKYLL ET SISTER HYDE

Victoria Victorien

samedi 26 mai 2007, par von Bek

Roy Ward BAKER (1916-2010)

Grande-Bretagne, 1971

Ralph Bates, Martine Beswick, Gerald Sim, Lewis Fiander, Susan Broderick

Il ne faut pas s’y tromper et croire que sous le titre Dr Jekyll et sister Hyde se dissimule une comédie bon enfant parodiant le classique Etrange cas du docteur Jekyll à l’instar de Docteur Jerry et mister Love (1964), par un comique de travesti cette fois. C’est au contraire à l’une des dernières productions réussies de la Hammer que le spectateur a affaire.

Par peur de ne pas vivre assez vieux pour achever sa quête de l’antivirus absolu, le dr Jekyll cherche à élaborer l’élixir de vie en dépit des avertissements moqueurs de son collègue et néanmoins ami, le bon vivant dr Robertson. Ayant besoin de matière biologique pour ses expériences, il en vient à tuer des prostituées du quartier. L’élixir qu’il élabore fait de lui une femme, cruelle et séduisante, charnelle et assassine, qu’il appelle et présente, pour la dissimuler à la curiosité de sa voisine, comme étant sa soeur Mrs Hyde. La cohabitation entre les personnalités se passe mal et une lutte âpre, sans merci ni vergogne s’installe.

Dans les années 70, si la Hammer est capable du pire (cf. Dracula vit toujours à Londres), elle jette aussi ses derniers feux. Dr Jekyll et sister Hyde peut faire figure de classique de la maison qui y a mis beaucoup de ses talents à commencer par son réalisateur, un monstre sacré de la série anglaise des années 60-70, auquel la Hammer doit aussi son succès Les monstres de l’espace (Quatermass and the Pit, 1967). Seulement, avec son hémoglobine très rouge, ses hurlements stridents, le film de Baker pourra avoir aussi un arrière-goût de suranné.

Admirons cependant le côté novateur et ambigüe de cette énième adaptation du livre de Stevenson. D’une part, avec la sensualité, débridée pour l’occasion, de la James Bond Girl Martine Berwick, il correspond parfaitement à son époque de libération des moeurs, tout en cherchant la provocation en abordant le thème de la trans-sexualité. D’autre part, il fait le rapprochement, trop souvent oublié, entre le dr Jekyll et Jack l’éventreur. Mais dans cette adaptation, bien avant sa métamorphose, Jekyll est un tueur. Sister Hyde n’apparaît donc pas comme la seule monstre du film qui distille du même coup un discours méfiant envers la science mais aussi limite conservateur, puisqu’il assimile le métamorphisme transsexuel de Jekyll et monstruosité.

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