Adieu, planètes !

Marion ZIMMER BRADLEY (1930-1999)

Etats-Unis, 1975, Endless voyage

Presses de la Cité, coll. "Futurama", 1979, 190 p.

La question du temps de trajet dans l’immensité spatiale est une thématique récurrente de la SF. Comment se déplacer de planète en planète en une durée acceptable si ce n’est record ? Certains auteurs ont inventé l’hyperespace, projetant les vaisseaux à des vitesses supra-luminiques, d’autres téléportent leurs héros prétextant parfois l’existence de plateformes idoines. Encore faut-il que ces plateformes aient été apportées sur la planète, ce qui pose encore et toujours la question du voyage spatial.

Installer des plateformes "Transmetteurs" est le travail des Explorateurs de Marion Zimmer-Bradley. Ils parcourent l’espace en quête de planètes à coloniser qu’ils abandonnent une fois celles-ci équipées et occupées. Si leurs voyages peuvent durer des mois, aux yeux des autres humains, ils durent des années, voire des décennies ou des siècles, conférant aux voyageurs un semblant d’immortalité. Aux yeux des Hommes, leur pâleur et leur blancheur achèvent de faire des monstres de ces êtres qui arpentent l’espace. De moins en moins nombreux car ayant du mal à trouver des enfants, haïs ou vénérés, leurs vaisseaux sont leurs seules familles, comme en prend conscience l’explorateur Gildoran.

Appartenant au Space Opera, très classique dans sa thématique, Adieu, planètes ! a quelque chose d’archaïque par rapport à son époque (1975) jusque dans sa structure puisqu’il est divisé en 3 parties inégales qui peuvent être autant de nouvelles. Pourtant, l’ouvrage a été publié en un volume dans la fameuse collection Ace Science Fiction Specials.

De même, ce court roman aurait pu donner naissance à un cycle plus long. Certains aspects rappellent en outre la romance de Ténébreuse, notamment le physique des Explorateurs, proches des Chieri ténébrans, ou l’interrogation existentielle sur l’appartenance à un groupe et l’identité.