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Le maître de la lumière

samedi 21 avril 2007, par Maestro

Maurice RENARD (1875-1939)

France, 1933

Taillandier, coll. "Les romans mystérieux", 1948

Le maître de la lumière est le tout dernier roman de Maurice Renard. Publié en feuilleton dans l’Intransigeant, il l’est en volume près de dix ans après sa mort. On y retrouve à la fois tout le talent d’imagination de l’auteur, mais également les limites de son « merveilleux scientifique ».

Partant d’une banale histoire de pièce apparemment hantée par un fantôme, il propose une explication toujours appuyée sur la raison, laissant libre cours à son pouvoir d’évocation. Ici, la clef du mystère est en effet un matériau inconnu, la luminite, doté de l’étrange capacité de ralentir la lumière, ce qui fait que les images qui y apparaissent sont en fait celles du passé. Idée géniale, que l’on retrouve par exemple dans le récent Lumière des jours enfuis, mais que Maurice Renard n’exploite pas à sa juste mesure, se contentant de l’insérer dans une histoire d’amour impossible entre les membres de deux familles corses antagonistes, et une enquête policière prenante pouvant permettre leur réconciliation. En dehors du récit à l’intérieur du récit, celui de l’aïeul de Charles Christiani, corsaire au service de Napoléon Ier qui a découvert la luminite sur une île inconnue de l’océan Indien, nous n’avons droit qu’à une intrigue un tantinet trop longue, et à travers laquelle transparaissent surtout les préjugés de l’auteur, qui ne met en scène que des bourgeois fortunés, et fait preuve d’une condescendance à peine voilée vis-à-vis des représentants des classes populaires.

Pourtant, ces visions anciennes, en provenance de la préhistoire (rejoignant en cela la nouvelle « Le brouillard du 26 octobre ») ou de 1835, où se rencontrent petite (le meurtre de l’aïeul Christiani) et grande histoire (la tentative d’assassinat de Louis-Philippe par Fieschi), possèdent une vraie force, et témoignent à leur échelle des limites de cette première science-fiction française que Maurice Renard n’a franchi que trop rarement.

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