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LA FELINE
vendredi 28 juin 2002, par
Jacques TOURNEUR (1904-1977)
États-Unis, 1942, Cat People
Simone Simon, Kent Smith, Jane Randolph, Tom Conway
Fils du réalisateur Maurice Tourneur devenu citoyen américain à 15 ans, Jacques (Jack pour les Americains) est indubitablement un cinéaste américain en dépit des 6 films qu’il commet en France dans les années 30 avant de retourner aux Etats-Unis à la veille de la guerre. Avec La féline, il s’ouvre les portes des studios RKO et échappe à son statut de réalisateur de second rang à la MGM tout en s’imposant comme un maître du film fantastique. Il y dirige une autre expatriée en la personne de Simone Simon qui a déjà tourné avec les plus grands noms du cinéma hexagonal (Renoir, Allégret...).
Originaire d’un village de Serbie naguère maudit parce qu’une partie de ses habitants ont abandonné la foi de leur père pour le mal, Irina Dubrovna s’est réfugié aux Etats-Unis pour fuir la malédiction. Par peur de ses mauvais instincts, elle fuit aussi le monde mais sa rencontre avec Oliver Reed la conduit au mariage. La crainte subsiste cependant et pourrit peu à peu le couple. Incrédule, Oliver Reed tente de la faire soigner par un psychiâtre et confie ses inquiétudes à sa collègue de bureau dont il ne tarde pas à découvrir l’amour. Rapidement celle-ci se retrouve inquiétée par une étrange et invisible présence féline qui menace son existence.
Jouant sur l’invisible, Jacques Tourneur ne cherche pas à montrer la métamorphose comme le fera Jean Cocteau avec La belle et la bête (1946). En fait, il laisse libre cours à l’imagination du spectateur pour adopter une explication aussi rationnelle que possible grâce à l’utilisation des ombres et du clair obscur. S’il a pu paraître efficace en son temps, les excès du cinéma horrifique ont depuis longtemps relégué La féline dans les oubliettes des cinémathèques.
Pourtant, le mélange d’inspiration lycanthropique et de légende balkanique assez proche de celle de Vlad l’empaleur ont permis au scénario de De Witt Bodeen de connaître une suite dans La malédiction des hommes-chats, première réalisation de Robert Wise (The Curse of the Cat People, 1944) avant d’être adapté à nouveau en 1982 par Paul Schrader dans La féline avec Nastassja Kinski et Malcom McDowell..