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CAPITAINE SINBAD
... un marin qui surgit hors de la nuit, vogue vers l’aventure à pleine voile !
mardi 1er octobre 2002, par
Byron HASKIN (1899-1984)
Etats-Unis, 1963
Guy Williams, Heidi Brühl, Pedro Amandariz
Extrait des fameux contes des Mille et une nuits, le périple de Sinbad le marin n’en est plus à sa première adaptation quand Byron Haskin, réalisateur d’une Guerre des mondes dix ans plus tôt, entreprend la difficile succession de Richard Wallace qui avait déjà oeuvré sur cette trame en 1947. Malheureusement, l’on sait depuis La conquête de l’espace que Byron Haskin n’est guère régulier dans ses productions. Fâcheuse irrégularité que ne compense pas un casting pour le moins pauvre, car si le scénariste Guy Endore, auteur du Loup-garou de Paris, participe au script, le seul acteur "connu" est Guy Williams, interprète en 1957 de la mythique série Zorro produite par les studios Disney.
Envoyé pour une obscure mission, dont le scénario préféra garder le secret à jamais, le capitaine Sinbad est attendu avec impatience par la population du Bakiristan et avec encore plus d’impatience par la princesse Jana, sa promise. A lui seul, il représente l’unique chance pour l’obscur royaume de se débarrasser du terrible El Kerim, qui n’aspire qu’à devenir roi à la place du roi, ce qui n’est pas sans rappeler quelque chose... En dépit de tout son courage, de sa bonne volonté et d’un manque réel d’astuce, Sinbad doit échapper à de nombreux danger pour déjouer les pouvoirs magiques d’El Kerim et pouvoir épouser sa princesse.
Les aficionados de Zorro seront déçus de constater le manque de talent de Guy Williams qui joue Sinbad comme s’il était don Diego. Cela n’est cependant rien dans un film qui se prend singulièrement au sérieux alors qu’il reste bien loin des films du genre. Si les décors et les costumes font explicitement référence à l’Orient magique de Bagdad, les bévues sont multiples et peu comiques : depuis la consommation de vin, proscrite chez les musulmans, jusqu’au choix de la très germanique Heïdi Brühl pour tenir le rôle de la princesse orientale. L’absence de lampe merveilleuse, de génie, de tapis volant, de Vizir contribue fortement à faire oublier les 1001 nuits, d’autant que les épreuves traversées par Sinbad évoquent plutôt les contes des frères Grimm ou Robin des Bois, si l’on ne considère que Sinbad et sa bande de joyeux compagnons. Les effets spéciaux assez pitoyables - même pour l’époque, il suffit de voir l’hydre - achève de déconsidérer cette version des aventures de Sinbad.