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BLOB, TERREUR SANS NOM

L’attaque de la jelly bitumineuse géante qui venait de l’espace

samedi 24 novembre 2007, par Maestro

Irvin S. YEAWORTH Jr (1926-2004)

Etats-Unis, 1958, The Blob

Steve McQueen, Aneta Corsaut, Earl Rowe

Le Blob fait partie de cette famille de films science-fictifs sortis autour de la décennie des années 50 et qui déclinaient le thème de l’invasion en provenance d’outre espace, tels La guerre des mondes, La chose d’un autre monde, Le météore de la nuit ou Les soucoupes volantes attaquent. Contrairement aux traditionnels astronefs, justement, le héros du Blob présente une indéniable originalité, sans pouvoir aller jusqu’à voler la vedette à un Steve McQueen débutant. Il s’agit en effet d’une forme de vie organique qui est arrivé accidentellement sur Terre en voyageant à l’intérieur d’un aérolithe, et dont l’apparence extérieure s’apparente à celle d’une gélatine, alter ego d’un plat de gelée britannique croisé avec du bitume. On comprend donc mieux le caractère quelque peu ridicule de cette entité à l’écran, qui apparaît à la fois maladroite et lente. Aucune explication ne sera d’ailleurs donnée sur elle, ce qui en fait une simple métaphore de la peur à l’état brut.

Car après avoir parasité un vieil homme qui vivait au cœur de la forêt, elle se trouve amenée en ville du fait de la sollicitude de deux jeunes (Steve et son amie), ce qui va lui permettre de donner libre cours à sa faim de vie animale : ses ingestions successives de médecin, garagiste, barman et autre adolescent vont d’ailleurs avoir pour conséquence de la faire dangereusement grossir... Tout cela est réalisé sans grande originalité, en dehors de l’angle de caméra très bas pour filmer la scène de panique à la sortie du cinéma, passage qui ressemble d’ailleurs fort à une mise en abyme... De même, le scénario présente plusieurs longueurs, avec des scènes de dialogue entre Steve et Dave, le policier, à l’intérieur de la gendarmerie, ou entre les deux tourtereaux, qui apportent peu de choses à l’intrigue, elle-même relativement prévisible.

Mais derrière cette invasion insidieuse, qui perturbe la vie tranquille d’une petite bourgade du fin fond des Etats-Unis, le message semble plus intéressant : face à l’incrédulité de certains adultes, et à l’image de voyous que ces derniers collent volontiers sur les jeunes « teenagers » du coin, ce sont justement eux qui vont tout faire pour alerter les autorités et traquer la créature, une façon peut-être de réhabiliter une jeunesse qui, en cette époque de début du rock’n roll, incarnait pour beaucoup un âge de dégénérescence. Remarquons pour terminer que ce long métrage plutôt oubliable affiche une fin certes trop rapide, mais qui résonne aujourd’hui d’une inquiétante manière. Le blob n’est en effet pas anéanti, mais seulement rendu inoffensif par l’action du gaz carbonique froid. Sa prison de l’océan glacial arctique n’est donc opérante que tant que le réchauffement climatique ne la rend pas obsolète !


A noter que l’idée gélatineuse fera son chemin et que le film de Yeaworth a dû avoir son petit succès puisqu’une suite est réalisée en 1972, Le blob : attention au Blob par Larry Hagman (alias JR Ewing !) et qu’un remake sort en 1988 sous le titre très sobre du Blob.

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