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STALKER

samedi 27 octobre 2007, par Maestro

Andrei TARKOVSKY (1932-1986)

U.R.S.S., 1979, Сталкер

Aleksandr Kajdanovsky, Alisa Frejndlikh, Anatoli Solonitsyn, Nikolai Grinko, Natasha Abramova

Après avoir adapté Stanislas Lem avec Solaris en 1972, Andrei Tarkovsky a jeté sept ans plus tard son dévolu sur deux de ses compatriotes, les frères Tarkovsky, directement crédités à l’écriture du scénario. Adapté de leur roman Stalker. Pique-nique au bord du chemin, le métrage bénéficie en outre de la partition d’Edouard Artemiev, de nouveau minimaliste. Néanmoins, si le sujet est identique à celui du livre, les stalkers qui s’aventurent en dehors de la légalité dans les Zones, le déroulement de l’histoire est assez différent. Le personnage principal, marié et père d’une fille paralysée des jambes mais dotée de pouvoirs télékinétiques, amène en effet un scientifique et un écrivain dans la Zone, afin d’y trouver une chambre censée exaucer le vœu le plus sincère de chacun.

Tarkovsky a élaboré lui-même les décors, initialement suintants, métalliques, éclairés par des teintes brûnatres et sombres, donnant un résultat déprimant qui anticipe sur le visuel de films comme Avalon... Mais dès l’entrée dans la Zone, les couleurs redeviennent vives, ressortant d’autant plus nettement, comme si le réalisateur voulait nous faire comprendre que la véritable altérité est de notre monde. D’autant que l’étrangeté de la Zone n’est pas vraiment rendue, à la différence du roman, sinon par quelques paysages, cette Zone qui devient même ici le reflet de l’inconscient humain, de l’inconscient de tous ceux qui osent y pénétrer...

Le rythme est lent, pesant même, et les fréquents gros plans sur les personnages soulignent l’isolement, voire la perdition de ces hommes égarés dans un cadre totalement déshumanisé. Contemplatif, voire méditatif, régulièrement abscons, Stalker ne comporte que très peu d’action, et alterne scènes silencieuses, monologues à l’adresse du spectateur et dialogues tournant autour du sens de la vie. A cet égard, on retrouve la foi de Tarkovsky incarnée dans la Zone, qualifiée de dernière source d’espoir pour une humanité désespérée... Un film que l’on ne peut conseiller qu’aux plus courageux.

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