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Le jour des Triffides
samedi 12 janvier 2008, par
John WYNDHAM (1903-1969)
Royaume-Uni, 1951
Bénéficiant d’une très belle réédition, démarche dont les éditions Terre de Brume sont désormais coutumières, non sans talent, suivie d’une édition en poche, ce roman du britannique John Wyndham, considéré comme un classique, mérite assurément d’être redécouvert. Là où Les Chrysalides, dans la même collection, décrivait la difficile reconstruction d’un monde ayant subi un cataclysme, Le Jour des Triffides s’intéresse à la catastrophe proprement dite, une veine que John Wyndham allait exploiter ultérieurement avec Le péril vient de la mer ou Les coucous de Midwich, qui a engendré deux films, tous deux intitulés Le village des damnés.
Basé sur le témoignage d’un des rares survivants, le roman relate la double tragédie qui s’est abattue sur une humanité par trop désireuse de s’entretuer : des phénomènes cosmiques qui entraînent une cécité généralisée, et l’essor d’une espèce nouvelle de plantes carnivores, les Triffides, capables de se déplacer et de tuer les humains. On saisira tout ce que ce thème garde d’actualité lorsque l’on saura que ces fameux végétaux ont en réalité été conçus suite à des manipulations génétiques en laboratoire, dans le contexte de guerre froide, et qu’ils ont de surcroît pu se multiplier en raison des profits substantiels tirés de leur exploitation généralisée.
Le roman décline tous les thèmes classiques de ce type de récit : si la première moitié est largement dominée par un désespoir croissant, avec les échecs annoncés -et symétriques- d’une communauté ayant fait le choix de renverser les règles morales, et d’une autre ancré dans le conservatisme chrétien, la seconde partie voit se lever l’espoir, en premier lieu celui de l’amour qui survit à la catastrophe. Le roman se termine d’ailleurs de manière trop abrupte, et sans être un chef d’œuvre, il est incontestablement un must du genre, se lisant avec un intérêt solide et constant.
Messages
1. Le jour des Triffides, 6 août 2010, 18:19, par Narahdarn
Jo Nesbø fait allusion à ce roman dans sa première enquête d’Harry Hole, L’homme chauve-souris.