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LA FELINE

Felinceste

samedi 19 juillet 2008, par von Bek

Paul SCHRADER (1946-)

Etats-Unis, 1982, Cat People

Nastassia Kinski, John Heard, Malcolm McDowell, Annette O’Toole

La féline, le film de Jacques Tourneur, avait eu son petit succès, en grande partie grâce à sa réalisation, même s’il n’avait pas fait l’unanimité générale (enfin, surtout mon unanimité). S’il n’est pas assuré qu’il faille chercher dans ce succès les raisons d’un remake, sans doute celui-ci n’y est pas entièrement étranger. Pourtant, DeWitt Bodeen, auteur de la première histoire, collabore aussi au film de Schrader et a su s’adapter à la modernité.

Paul Gallier fait venir à la Nouvelle-Orléans sa soeur Irina qui a grandi dans un orphelinat après le suicide de leurs parents, des artistes de cirque, puis il disparaît pendant deux jours. Le soir même, une panthère noire plutôt féroce agresse une prostituée et finit au zoo. C’est dans ce même lieu qu’Irina rencontre Oliver Yates. L’idylle qui s’initie est cependant perturbée par l’inexplicable retenue d’Irina et surtout son frère, homme-panthère, qui ne peut s’accoupler qu’avec sa soeur.

La libération des mœurs aidant, cette deuxième féline s’avère très différente de la première. A l’atmosphère angoissante du film de Tourneur, Paul Schrader substitue le sang et l’érotisme, jouant à merveille sur la sensualité de Nastassia Kinski, la moiteur de La Nouvelle Orléans vaguement auréolée de vaudou, le tout emballé dans un scénario malsain car incestueux. L’atmosphère en est donc radicalement différente et, sur fonds d’une musique de Giogio Moroder et du fameux Cat People de David Bowie, teintée d’onirisme, comme pas mal de films fantastiques du début des années 80. Il n’est qu’à voir Wolfen ou Les prédateurs de Tony Scott avec David Bowie et Catherine Deneuve, où d’ailleurs l’érotisme n’est pas non plus absent, comme dans La féline.

Le film manque du coup d’un peu de substance en dépit de ses fauves somptueux ou de ses effets spéciaux qui le rendent plus proche des films de loup-garou que La féline de Tourneur ne l’a jamais été. Le rationnel ne manquera pas de s’interroger sur la réincarnation des esprits de panthères noires, déesses d’une tribu africaine, dans des corps d’Européens. D’où une question : pourquoi Paul Schrader n’a-t-il pas utilisé des acteurs noirs ?

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