Accueil > TGBSF > F- > Les fils de l’homme

Les fils de l’homme

La femme est -elle encore l’avenir de l’homme ?

samedi 15 mars 2008, par von Bek

Phyllis Dorothy JAMES (1920-)

Grande-Bretagne, 1992, The Children of Men

Il serait intéressant de comprendre ce qui est passé par la tête de P. D. James lors de l’écriture de ce roman, un cas à part dans l’oeuvre de cette grande dame du roman policier.

En 2031, lorsque Theodore Faron, professeur d’histoire dans un collège d’Oxford, entreprend la rédaction d’un journal intime, l’humanité n’a pas d’avenir. Le dernier enfant, né en 1995, vient de mourir et sa génération, baptisée les Omégas, est la dernière de l’espèce. Bien évidemment, la fin de l’humanité programmée à court terme entraîne d’importantes répercussions sur la société dont le vieillissement n’est pas la moindre. Resurgit l’inévitable question : à quoi cela sert-il de vivre à partir du moment ou l’instinct de perpétuation ne peut être assouvi ? Pour Theodore Faron la réponse a des atours de stoïcisme, mens sana in corpore sano, pour d’autres, plus âgés, le suicide semble préférable. Le pays a placé son avenir dans son cousin Xan devenu gouverneur d’Angleterre, à vie puisqu’il n’y a plus d’élection, sur la promesse de satisfaire les besoins de la population, en partie grâce aux Séjouneurs, une immigration temporaire soigneusement contrôlée, et soulager sa détresse par des menus plaisirs comme des maisons porno d’Etat ou par la déportation des criminels sur l’île de Man devenue une prison sans les murs. C’est le lien de parenté avec le gouverneur qui amènent Julian et ses amis à entrer en contact avec Faron dans l’espoir qu’il pourra obtenir de lui des changements dans cette politique peu sensible à l’humanisme. On imagine dans de telles conditions ce que peut entrainer la découverte de la grossesse de Julian.

Tout comme l’électricité dans Ravage de Barjavel, il n’est pas fourni de raison quant la disparition de la fertilité masculine. On imagine que l’idée a pu être suscitée par la baisse de la natalité occidentale à la fin du XXe siècle. En tout cas, le style de l’auteur, à la fois descriptif et morose, sert magnifiquement et ennuyeusement l’histoire. L’utilisation du journal intime posant Faron en narrateur pour une partie des chapitres permet la plongée existentielle que requiert une telle situation. Celle-ci, sur le plan politique et social, est aussi imaginative que sinistre, notamment à l’égard de la nature humaine. D’où un livre à la fois envoûtant et ennuyeux dont Alonso Cuarón a su livrer une adaptation à la fois fidèle et encore plus horrible.

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d'indiquer ci-dessous l'identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n'êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions'inscriremot de passe oublié ?