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Celui qui viendra

vendredi 19 janvier 2007, par Maestro

Tancrède VALLEREY (1892- ?)

France, 1929

Petite Bibliothèque Ombres, collection « Les classiques de l’utopie et de la science-fiction », 1998, 128 pages.

Parmi ses publications, uniquement composées de rééditions, cette petite maison d’édition toulousaine a choisi de sortir de l’obscurité, outre certains classiques de la SF française de l’avant Seconde Guerre, tels La guerre des mouches de Spitz ou La force mystérieuse de Rosny Aîné, des textes bien plus méconnus. Tancrède Vallerey rentre dans cette seconde catégorie, car en plus de présenter une biographie lacunaire, il n’a publié que deux récits de SF, dont Celui qui viendra.

Dans une région montagneuse française, un vieux scientifique et son assistant, qui est également son futur gendre, se livrent à des recherches afin de percer les mystères de la vie. Leurs expériences sont troublées par l’arrivée impromptue d’un mystérieux voyageur, aux traits dissimulés, et qui semble s’intéresser de près à la démarche du docteur Fauster. Les deux hommes découvrent finalement qu’il s’agit d’un extra-terrestre originaire d’Aldébaran, aux intentions totalement pacifiques. Après des chapitres plus intrigants et riches d’un suspens relativement limité toutefois, ce voyageur d’outre espace se livre à un quasi monologue qui occupera le dernier tiers d’un récit devenu statique. De ses propos, on peut retenir quelques visions audacieuses (les divers organes sensoriels, naturels ou ajoutés, dont il est pourvu) ou d’une poésie poignante (ses évocations de civilisations galactiques disparues), qui anticipent d’une certaine manière sur l’œuvre d’un Stapledon.

Néanmoins, le pacte conclu au final entre lui et les représentants de l’humanité (Fauster étant comme un pendant inversé de Faust) témoigne de la foi en la science qui imprégnait une bonne partie des auteurs d’alors, et d’un certain immobilisme, voire même d’une sorte de messianisme : sans leur promettre un univers édénique, dont la réalisation doit être l’œuvre des humains eux-mêmes, il leur est quand même assuré un éventuel retour des envoyés d’Aldébaran sur Terre, et « Celui qui viendra sera toute la Science. Il tiendra l’avenir dans sa main. Il nous apportera l’enthousiasme céleste, le bonheur » (p.120). Néanmoins, la fin ouverte peut faire penser que ce retour n’aura peut-être jamais lieu, et finira par se muer en mythe...

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