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du gène et du plaisir

samedi 21 juin 2008, par von Bek

Michael CRICHTON (1942-2008)

Etats-Unis, 2006, Next

La machine à écrire Michael Crichton est désormais bien rôdée et nous livre chaque année un nouveau volume écrit selon une recette non moins rôdée dont l’ingrédient de base est toujours un sujet technologique d’avant-garde contre lequel l’auteur entend nous prévenir (oui, bon, c’est vrai, Les prisonniers du temps est une avant-garde un peu plus en avant que les autres). Après la négation des dérèglements climatiques d’Etat d’urgence, c’est à la génétique que cet ancien médecin, diplômé de la Harvard Medical School, s’en prend. Un comble pour un ancien étudiant post-doc au Jonas Salk Institute for Biological Studies , de 1969 à 1970.

Si la trame de Next tourne autour de l’affaire juridique opposant Frank Burnett à la société BioGen de Rick Diehl quant à l’utilisation de cellules-souches prélevées sur le premier, elle comporte aussi de nombreux autres personnages à l’instar de Tom Weller et Josh Winkler, deux employés de BioGen dont les familles respectives vont bénéficier ou souffrir des progrès médicaux génétiques : l’un voit sa soeur contester la paternité de leur défunt père ; l’autre laisse malencontreusement traîner un inhalateur contenant des substances mutagènes que son junkie de frère ne trouve rien de mieux à faire que d’inhaler. A ces humains somme toute très naturels avec leurs bêtise et convoitise, il faut ajouter un perroquet et un chimpanzé transgéniques. Et à l’autre bout du monde, dans la forêt indonésienne, un orang-outang invective les touristes en français et en néerlandais.

En définitive, le héros du livre s’avère bien être le gène dont le cadre de recherche, avec ses attributs juridiques (autre ingrédient essentiel) de propriétés qui l’accompagnent, fait l’objet d’une vigoureuse dénonciation par l’auteur qui use de situations absurdes pour marquer tous les risques du dépôt de brevet de propriété des gènes.

Si le livre se lit sans gêne aucune, même pour un profane de la science génétique et en dépit des nombreux termes scientifiques qui lui donne le vernis d’authenticité requis et habituel (encore un ingrédient), il faut quand même admettre que la construction du récit paraît parfois incongruë et que certains chapitres tombent comme des cheveux sur la soupe. Le plaisir n’en est pas moins là.

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