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CONGO
"Et j’ai vu le Congo, serpentin de moire, traversant la forêt dans un éclair noir"
vendredi 15 mars 2002, par
Frank MARSHALL (1946-)
Etats-Unis, 1995
Laura Linney, Dilan Walsh, Ernie Hudson, Tim Curry
Adaptation du roman éponyme de Michael Crichton, Congo est une énième version cinématographique du mythe de la cité perdue dans la jungle africaine. Si, à la différence des Mines du roi Salomon, roman du britannique Henry Rider Haggard qui exploita parmi les premiers cette légende en 1887, Allan Quatermain n’apparaît pas dans le film de Frank Marshall, pas plus qu’Indiana Jones, il est remplacé par un groupe de personnages de divers horizons dont les motivations diffèrent quelque peu.
Pour Peter Elliot (le dragon ?), il devient urgent de ramener Amy, gorille âgée de 7 ans, à laquelle il a appris à parler par l’intermédiaire de l’électronique, avant qu’elle ne déprime et ne décède. L’expédition qu’il organise grâce à Herkemer Homomka, Roumain au nom aussi improbable que sa philantropie et son argent, se voit squattée puis détournée par le docteur en communication Karen Ross, partie à la recherche de son fiancée et d’un diamant de la plus belle eau pour son patron et accessoirement futur beau-père. Sans Monroe Kelly, guide patenté et débrouillard, il est inutile de dire que les chances de ce groupe hétéroclyte de se tirer des méandres de la politique africaine ou de la jungle auraient été très faibles, en dépit d’une technologie de pointe. Rien cependant ne les avaient préparé à la confrontation avec les gardiens des trésors des mines du roi Salomon.
Congo n’a pas remporté la palme de l’inovation et constitue simplement un film d’aventure acceptable et fidèle, dans les grandes lignes au roman de Crichton. Tout comme ce dernier, l’accent est mis sur la confrontation entre technologie des communications - stade suprême de l’évolution humaine avec le sous-produit qu’est le portable - et monde primitif et sauvage. La cité ne présente aucun piège et évoque davantage l’Asie que l’Afrique. La grande nouveauté réside dans ces gardiens, des gorilles descendant de ceux choisis pour leur agressivité et férocité, alors que le gorille est animal pacifique et aussi peu méchant que le koala est lubrique ! En ce sens, ces animaux constituent un élément fantastique aussi important que la cité de Zinche, d’autant qu’ils se démarquent des autres singes par leurs pelages gris et leurs traits accusés. Pour parachever le tout, précisons que la cité est bâtie sur les flancs d’un volcan sur le point de se réveiller... ç’eut été trop facile sans cela !