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CONAN LE BARBARE

jeudi 25 juillet 2002, par Le Prion Fou

John MILIUS (1944-)

États-Unis, 1982

Arnold Schwarzenegger, James Earl Jones (Thulsa Doom), Max Von Sydow (le Roi Osric), Sandahl Bergman (Valeria), Ben Davidson (Rexor), Gerry Lopez (Subbotai)

"Ce qui ne nous tue pas, nous rend plus forts" (c’est vrai aussi des films avec Van Damme) Tout le monde a vu Conan. Tout le monde s’en souvient. Sauf qu’en fait — faites le test, vous verrez — tout le monde se souvient du deuxième, pas du premier. Et le plus incroyable : c’est que le premier est drôlement bon.

L’histoire est archi-connue : Conan, jeune Cimmérien, voit sa tribu massacrée et est conduit en esclavage par des maraudeurs venus du Sud. Sous les coups de fouet, il devient grand et fort, un guerrier hors pair, animé d’une seule rage : retrouver celui qui a volé l’acier à sa tribu. Mais est-ce vraiment sa motivation ?

Conan — le film — n’est pas un simple film d’action à la Commando. Déjà, le matériel de base — les histoires de Robert E. Howard — n’étaient pas dénuées de toute réflexion, même si Howard savait être un gros conservateur plein de préjugés racistes à l’occasion. Son héros a réussi à survivre aux modes et à l’usure parce qu’il est plus qu’un simple précurseur. Il est l’archétype du guerrier : musclé, simple dans ses raisonnements mais efficace et jamais pris de remords. Il vit pour accomplir le destin qu’une sorcière lui a prédit, et ça n’est pas de la tarte tous les jours mais il s’accroche jusqu’à y arriver. (C’est dingue comme on peut tous être un peu barbares voire gros-bills sur les bords, quand on y songe...)

Conan — le film — est davantage, car Milius ajoute aux nouvelles de Howard un élément supplémentaire — un accent nietzschéen. Non, ne vous barrez pas tout de suite, c’est beaucoup plus simple (plus barbare ?) qu’il n’y paraît. Apparemment, Schwarzie poursuit Thulsa Doom parce que ce dernier a tué ses parents et leur a dérobé le secret du fer. Cette vengeance est pour lui plus importante que tout — même plus importante que la richesse et l’amour que lui propose la belle Valeria. Mais quand Conan arrive en face de Thulsa Doom, ce dernier lui rétorque : "C’est moi qui t’ai créé. C’est moi qui t’ai donné ton existence. Que serais-tu, si je n’étais pas venu ?" Et Conan est pris d’un énorme doute. En effet. Sans Thulsa Doom, Conan n’aurait jamais réalisé son potentiel de super-méga-barbare de la mort qui tue. Il serait un petit forgeron de campagne. D’où le long débat interne qui prend Conan : faut-il tuer cet homme qui est son père spirituel ? Pour cette scène — qui n’est certes pas très originale (cf. le "Je suis ton père" de L’Empire contre-attaque) mais est incroyablement réussie —, il faut revoir Conan le Barbare. Pour la musique de Basil Poledouris, également. Et pour les parallèles assez intéressants que, dans les bonus du nouveau DVD, John Milius jette sur Apocalypse Now, dont il était le scénariste.

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