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BLACK SHEEP

La violence des agneaux

samedi 29 mars 2008, par von Bek

Jonathan KING

Nouvelle-Zélande, 2006

Nathan Meister, Danielle Mason, Peter Feeney, Tammy Davis

Sorti il y a un an en Nouvelle-Zélande, doublement récompensé par les prix du jury et du public au Festival Fantastic’Arts de Gérardmer, Black Sheep du néo-zélandais Jonathan King finit par être projeté en France le 19 mars dernier, peu avant le week end pascal. Cette fois la preuve est faite : l’abus d’ovins nuit gravement à la santé ! De quoi vous dégoûter de l’agneau pascal !

Souffrant d’ovinophobie à la suite d’une blague de mauvais goût de son frère Angus, Henry Oldfield surmonte péniblement sa psychose pour venir toucher le montant de la vente de sa part de l’exploitation familiale que lui rachète son frère. Angus Oldfield entend bien avoir les mains libres pour lancer sa nouvelle race de mouton issue de manipulations génétiques. C’est au même moment qu’un couple d’activistes écologiques pénètre sur la propriété pour réunir des preuves de ses pratiques éthiquement douteuses. En volant un fœtus, ils libèrent malencontreusement une monstruosité qui s’attaque aux ovins et aux humains, transformant les premiers en mangeurs d’hommes et les seconds en moutons-garous. Encerclé, faute de fuir à perdre la laine, il revient à Henry de chasser les brebis galeuses...

Jonathan King concilie avec habilité les codes du film d’horreur et la parodie de ceux-ci. Ainsi, si les tripes se répandent ou si le sang coule à flot sous les coups de dents de moutons particulièrement bêliqueux, les scènes grotesques ou les personnages caricaturaux, comme Experience, une blonde activiste écologiste très au fait des conséquences des flatulences ovines sur le réchauffement planétaire ou du fonctionnement des shakras, ou le docteur Rush, sorte d’apprentie-sorcière de la génétique, bannissent tout le sérieux du film, sans pour autant obérer son message moral, ainsi d’autant allégé. Henry, avec son ovinophobie et sa maladresse, n’est pas lui-même exempt de ridicule, bien que celui-ci s’avère plus compréhensible. Néanmoins, Experience lui sera profitable pour s’imposer au pet des brebis.

Sans en avoir l’air, tout en utilisant des moyens plus artisanaux pour les effets spéciaux, de ceux qui renvoient le spectateur vingt ans en arrière, à l’ère pré-numérique, le travail est soigné et Jonathan King s’autorise même un hommage personnel en faisant lire à la première victime de la violence des agneaux The Penguin History of New Zealand rédigée par son propre père, un célèbre historien, décédé deux ans avant la réalisation du film.

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