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MAXIMUM OVERDRIVE

Les poids lourds ne sont pas sympa

dimanche 29 avril 2007, par von Bek

Stephen KING (1947-)

Etats-Unis, 1986

Emilio Estevez, Laura Harrington, Pat Hingle, Holter Graham

Adapté à l’écran depuis Carrie en 1976, parfois par des réalisateurs de talents comme Stanley Kubrick ou John Carpenter, il n’est pas vraiment étonnant que Stephen King finisse par passer derrière la caméra. Ce qui l’est sans doute davantage, c’est le choix d’adapter la nouvelle "Poids lourds" ("Trucks", 1973), publiée dans le recueil Danse macabre.

Alors que la Terre entre dans le champ d’une comète pour une période de 8 jours 23 heures, 53 minutes et 29 secondes, soyons précis s’il vous plaît, les machines s’animent et s’attaquent aux Hommes, causant des dégâts peu étonnant pour une tondeuse à gazon mais surprenant pour un distributeur de soda. Un petit groupe, réuni par le hasard mais principalement composé de chauffeurs routiers, se retrouve assiégé par des camions dans une station service sur une interstate de Caroline du Nord. Quoique progressivement décimés au grès des crises hystériques, ils parviennent à résister à l’envahisseur grâce à un véritable arsenal détenu par le patron pour une raison inconnue.

A scénario médiocre, film médiocre pourrait-on dire. Stephen King confond sa machine à écrire avec la caméra et mène son récit sur le même rythme et avec les même fils. Les premières scènes, qui conduisent successivement les protagonistes à la station service, illustre bien cette transposition directe de la narration à l’écran. Mal dirigés, les acteurs s’avèrent souvent ridicules, à l’image des crises d’hystéries de Wanda la serveuse, de la logorrhée affolée de la jeune mariée que l’on soupçonne toutefois de n’exister que dans la version française, ou mal servis par des dialogues ridicules. Considérons cependant que les protagonistes appartiennent à l’Amérique profonde et les personnages collent déjà mieux à la réalité, sans pour autant quitter le domaine de la caricature.

Le film ne se prend pas au sérieux. En prêtant à ces personnages des réactions que l’atmosphère générale du film ne rend pas crédible, il s’inscrit ainsi dans le le stéréotype défini plus tard par Wes Craven dans Scream : face aux camions qui leur foncent dessus, les personnages de Maximum Overdrive restent souvent tétanisés.

De fait, en choisissant d’adapter cette nouvelle, Stephen King manifeste une inspiration populaire et se donne la possibilité du "grand spectacle" par quelques explosions, mais Stephen King semble ici avoir manqué de conseils avisés. Il réalise sans doute une œuvre très personnelle dans laquelle il se fait plaisir : il donne libre cours à son goût pour l’humour sanglant, se sert de l’image du clown de ça !, sorti en librairie la même année ou engage AC/DC, son groupe favori pour la BO ou encore interprète le premier personnage à apparaître à l’écran.

Un passage derrière la caméra qui reste non renouvelé à ce jour, mais qui, en dépit de sa médiocrité - réalisé par n’importe qui d’autre, il serait tombé dans l’oubli - a suffisamment marqué les mémoires par son ratage pour devenir un nanard culte.

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