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50 ° au-dessous de zéro

Les jours d’après la pluie

samedi 31 mai 2008, par von Bek

Kim Stanley ROBINSON (1952-)

Etats-Unis, 2005, Fifty Degrees Below

Presses de la Cité, 2007, 492 p.

ISBN : 978-2-258-07336-4

Les quarante signes de la pluie avait laissé Washington sous les eaux et ses lecteurs dans l’expectative. 50° au-dessous de zéro en prend la suite directe, mais si Washington finit par émerger, l’expectative du lecteur n’est pas prête de se dissiper.

Frank Vanderval supplante la famille Quibbler et les moines bouddhistes dans le récit, sans toutefois qu’ils disparaissent complètement comme le montre l’excursion au Khembalung. C’est un Vanderval en pleine remise en cause intérieure qui a fini par rempiler à la NSF et ce bouleversement personnel occupe une grande partie du roman, s’apparentant à une apologie du retour à la nature, une condamnation de l’abus du matérialisme mais pas de la technologie ou du progrès, bref une régression paléolithique. Frank laisse parler son cerveau primaire dont les sensations au contact de la nature ou des gens, notamment des femmes, occupent une très grande place dans le livre.

Le coeur de ce dernier reste pourtant occupé par l’évolution climatique de la planète. Derrière sa directrice, Diane Chang, la NSF tente de fédérer les projets pour limiter ou inverser cette évolution, au besoin en agissant à l’échelle politique à l’époque des élections présidentielles pour lesquelles concourt Phil Chase. 50° au-dessous de zéro se veut donc aussi un plaidoyer pour la place de la science dans le système américain, dont certains aspects tels que le lobbying des grandes entreprises et leur ingérence dans les administrations sont ici dénoncés. K.S. Robinson ne s’est visiblement pas remis de la réélection de George W. Bush. Il pousse cependant plus loin un discours qu’il ne tient pas pour la première fois en introduisant, via le personnage de Caroline, la belle inconnue de l’ascenseur des Quarante signes, une touche de thriller paranoïde qui n’est pas sans rappeler la méfiance entretenue par certains Américains envers les dérives possibles de tout gouvernement.

Devant cette multiplication des genres, le lecteur risque de ne plus savoir que penser d’autant que le mélange n’avance pas et a des relents de nostalgie d’un vieux hippie désireux quand même de revendiquer l’héritage du progrès technique sans pour autant sacrifier l’écologie. Quant au scénario climatique, il s’appuie sur les théories possibles (il faut bien le dire hélas !) sur l’affaiblissement du Gulf Stream aussi employée par Roland Emmerich dans son Jour d’après.

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