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Désert !

samedi 30 août 2008, par Maestro

Pierre MARLSON (1935-2011)

France, 1979

Kesselring, coll. "Ici et maintenant" - Romans n° 6, 216 p.

Pierre Marlson, qui a co signé avec Michel Jeury L’empire du peuple, et écrit plusieurs nouvelles durant la décennie 70, a publié deux romans dans la sphère de Bernard Blanc : Les compagnons de la Marciliague et Désert !. Ce dernier n’entretient toutefois que des liens assez lâches avec la SF. L’anticipation n’y est en effet présente que par la vision de cités étouffantes, au sein desquelles la nature a quasiment disparu, et où pèsent insécurité et volonté tatillonne de contrôle, sans parler d’une hiérarchie sociale presque étanche.

Le personnage principal, Jean-Philippe, promis à une belle carrière, court-circuite les espoirs parentaux en pénétrant dans une zone interdite et en vivant une histoire d’amour avec une inférieure à sa classe : capturés par la police, ils finissent par se marier dans l’espoir de voir Jean-Philippe se ranger, non sans que Sophie ne soit auparavant contrainte de faire un séjour dans un centre de rééducation. Mais le jeune marié se retrouve obligé de répondre à l’appel sous les drapeaux en tant que lieutenant de réserve : se retrouvant en Afrique du nord, il doit faire face aux assauts de rebelles nomades qui luttent contre l’installation sur leurs territoires de centrales nucléaires. Sentant croître en lui un sentiment de révolte contre l’armée, sous l’influence des idées anarchistes, il se retrouve finalement dans le camp de ses ennemis d’hier, tombant à cette occasion de nouveau amoureux.

Derrière cette intrigue, les allusions au contexte de l’époque sont transparentes : critique du nucléaire, référence aux actions du contingent pour obtenir des droits en faveur des appelés, rébellion des Touaregs… Le hic, c’est que la caricature n’est pas toujours évitée : les viols répétés perpétrés par les policiers qui arrêtent Jean-Philippe et Sophie étaient-ils nécessaires ? La dangerosité des zones entourant les centrales nucléaires n’est-elle pas exagérée ? En outre, derrière ce ralliement de Jean-Philippe à la rébellion, on croit deviner une tendance à diaboliser l’environnement urbain au profit des vastes espaces du désert, une vision manichéenne assez réactionnaire. Quant à la fin, elle fleure bon le pessimisme littéraire de l’époque. Un roman somme toute mineur.

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