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CE QUE VEULENT LES FEMMES
mardi 2 décembre 2003, par
Nancy MEYERS (1949-)
États-Unis, 2000, What Women Want
Mel Gibson, Helen Hunt, Marisa Tomei, Ashley Johnson
Si ce film avait été réalisé par un homme, toutes les associations de défense féministes auraient bondi sur le réalisateur. Fort heureusement, il s’agit d’une réalisatrice : qui est à même, mieux qu’une femme, de savoir ce que veulent les femmes ?
En tout cas pas Nick Marshall (Mel Gibson), du moins au début... Publiciste et séducteur à Chicago, le beau Nick mène la vie agréable d’un divorcé dont le salaire lui permet d’occuper un appartement somptueux dans le Loop. Sa carrière avancerait bien si le poste de direction auquel il aspirait ne venait pas de lui être soufflé par Darcy McGuire (Helen Hunt) engagée pour renouveler l’inspiration de la fameuse, mais en perte de vitesse, firme Sloane. Ce qui n’est pas pour arranger le machisme patent de Nick qui a bien des problèmes avec les femmes puisque sa fille vient habiter temporairement avec lui. Et puis c’est l’accident : habituellement un coup de foudre produit des résultats amoureux. Faute de haut voltage, un sèche-cheveux tombé dans l’eau du bain confère à Nick le pouvoir d’entendre les pensées des femmes. Et quand elles concernent Nick Marshall, elles ne sont guère valorisantes sauf celle de sa portière qui lui trouve décidément un bien joli cul. Mais on peut en faire des choses utiles avec un tel pouvoir...
Dans la bonne tradition du pécheur repenti, Nick Marshall va pouvoir apprendre à mieux satisfaire son entourage féminin, voire même l’aider à mieux vivre sa vie mais il va lui falloir d’abord comprendre les femmes et notamment le fait qu’elle sont loin de dire ce qu’elles pensent (heureusement que c’est une femme qui a tourné ce film !) mais il faut dire franchement que ce pouvoir tient plus du prétexte à la comédie romantique et moraliste sur le rôle du père qu’à la satire sociale. Certes quelques pensées attrapées au vol particulièrement bien senties sont franchement drôles mais dans l’ensemble l’idée très originale reste quelque peu sous-exploitée tant par le réalisateur que par Nick Marshall.
Il manque en fait de personnages cyniques, tant masculins que féminins, car après tout même le héros est fondamentalement gentil... Les pensées d’une Sigourney Weaver en Katharine Parker dans Working Girl (Mike Nichols, 1988) auraient pimenté le film et le message aurait gagné en profondeur et ne se serait pas limité à l’idéal, certes noble et nécessaire, mais sexiste " Que les hommes fassent donc leur mea culpa ".