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KRULL

Krullitt

samedi 20 décembre 2008, par von Bek

Peter YATES (1929-)

Grande-Bretagne, 1983

Ken Marshall, Lysette Anthony, Freddie Jones, Francesca Annis, Alun Armstrong, David Battley, Liam Neeson

Tout comme le cinéma des années 70 réinvestit la SF, le cinéma du début des années 80 tente de réinvestir la Fantasy, un genre encore plus marginalisé et dont le seul trésor à l’époque est Le seigneur des anneaux. Conan, le barbare en 1982 marqua une première tentative plutôt réussie. Il n’en fallait pas plus pour que d’autres s’engouffrent dans le défilé. Pas de bol c’était celui de Roncevaux.

L’arrivée sur la planète Krull de la Bête et de son armée de tueur amène deux royaumes ennemis à marier leurs héritiers pour cimenter l’alliance qui permettra de vaincre l’envahisseur. Par chance les deux héritiers sont de sexes opposés et l’union s’avère possible et même ardemment désiré par les deux futurs. Par malchance, les tueurs de la Bête interrompent la cérémonie et enlèvent la promise, laissant le château en feu et le prince Colwyn pour mort. Dans l’espoir que ce dernier accomplisse la prophétie, Ynyr, un vieux sage, le soigne et le guide dans une quête pour vaincre la Bête dans sa tanière la forteresse (forcément) noire.

Reconnaissons à Krull une réelle volonté d’innover, ce qui dans la Fantasy n’est pas facile comme on le sait maintenant, et de bouleverser les références krullturelles de tous. Ainsi la Bête se déplace dans l’espace interplanétaire à bord de sa forteresse ; ses tueurs utilisent ce qui ressemble fort à des lasers comme armes à distance ; chose incroyable et rare dans la Fantasy, les deux promis sont consentants dès le début du film ; enfin, l’arme baptisée glaive se révèle être un shuriken. Las, ces petites nouveautés ne sont guère rentabilisées. Ainsi le soupçon de SF ne sert guère qu’à placer des effets spéciaux destinés somme toute à rendre le film plus spectaculaire, comme s’il était impossible de se passer de laser après la trilogie Star Wars qui se conclut la même année. Les tueurs, comme tout le monde d’ailleurs, se déplacent à cheval, montrant ainsi que la magie de leur maître, qui par ailleurs peut déplacer sa forteresse (forcément noire) tous les jours et ressemble lorsqu’il n’est pas filmé en plan rapproché à un monstre de sentaï, n’est pas capable de mieux les équiper. Surtout, le scénario retombe dans le schéma de la quête avec ses épreuves successives : pour vaincre le monstre, il faudra une arme, puis des (fidèles) compagnons, puis le trouver... etc

Dès lors, le résultat apparaît aujourd’hui comme très convenu, s’il a pu apparaître comme original à sa sortie. Très plan-plan dans sa construction, la quête est prévisible dans son accomplissement, même si le script n’hésite pas à décimer la compagnie. Et puis surtout ce qui tue la Bête est d’une convention bien mièvre, digne de la Fantasy et du conte de fée. Pourtant, à l’exception de James Horner qui livre ici une B.O. digne d’une chasse à cours, on ne peut rien reprocher à l’équipe du film, en tout cas pas à Peter Yates, le réalisateur de Bullitt qui nous offre quelques magnifiques plans de paysages pour le moins déserts faute de pouvoir nous offrir des villes et des villages (en fait, j’ai cru un moment que les tueurs avaient massacré tout le monde !).

Bref, si Krull a pu fasciner quelques adolescents ou enfants à sa sortie, après tout la Fantasy n’est pas si courante alors dans cette ère pré-bragelonnienne, c’est que ceux-ci n’auront pas vu L’histoire sans fin sorti la même année, bien plus original.

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