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LA MOMIE : LA TOMBE DE L’EMPEREUR DRAGON

chope suées !

samedi 30 août 2008, par von Bek

Rob COHEN (1949-)

Etats-Unis, 2008, The Mummy : Tomb of the Dragon Emperor

Brendan Fraser, Jet Li, Maria Bello, Luke Ford, Isabella Leong, Michelle Yeoh, John Hannah

Toutes les momies ne sont pas égyptiennes. Il en est des chinoises. Encore que techniquement, l’empereur Han ne soit pas une momie puisqu’il n’a subi aucun des processus de momification mais a été pétrifié par la sorcière à laquelle ce grand conquérant qui rêvait de soumettre le monde avait fait appel pour accéder à l’immortalité. C’était de bonne guerre : il avait fait exécuter son amant ! Des siècles plus tard, en 1947, le fils O’Connell, qui fait l’école buissonnière, participe à l’expédition du Musée de Shanghaï qui découvre la tombe et en extrait le charcophage [1]. Par une coïncidence curieuse pour le jeune O’Connell, papa et maman qui s’ennuyaient ferme dans leur château anglais profitent d’une mission confiée par le Foreign Office pour rapporter un bijou ancien à Shanghaï. Lequel bijou sert en fait à réveiller l’empereur qui entreprend ensuite d’achever son passage à l’immortalité en retrouvant la source de jouvence cachée à l’entrée de Shangri-La puis de reprendre sa conquête du monde. Bien évidemment, la famille O’Connell et les gardiennes de Shangri-La se tiennent sur sa route.

L’époque a beau être épique, elle n’en est pas moins triste pour l’archéologie. Après un quatrième Indiana Jones franchement médiocre, le troisième opus des aventures des O’Connell ne relève pas beaucoup le niveau et s’avère nettement moins réussi que les deux précédents. Faut-il imputer cela seulement à Stephen Sommers qui a abandonné la réalisation pour se contenter de la production ? Non sans doute pas. Voulant jouer sur les acquis de La momie et de son Retour, La tombe de l’empereur dragon ne sait pas se renouveler et use les fonds de culotte de ce qui avait fait le succès de ses grands frères. Ainsi les traits d’humour des uns comme des autres sonnent un peu creux. Le cadre chinois choisi, indépendamment de toute cohérence historique, semble répondre à la "sinomanie" ambiante, particulièrement en cette année de Jeux olympiques pékinois. Enfin, l’introduction d’un fils O’Connell, si elle n’est pas interprétée comme une parodie d’Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal ou même de La momie, apporte plus de ridicule que de richesse en dépit de la romance amorcée avec la gracile Lin (Isabella Leong).

Pour autant, et à la différence du dernier Indiana Jones, on ne s’ennuie guère dans la momie chinoise, ce qui tend à accentuer le regret d’un Jet Li pas employé au mieux de son art martial. L’action menée tambour battant comporte peu de temps morts, du moins ceux-ci ne se prolongent guère, au risque toutefois de rendre le film quelque peu ridicule avec ces rebondissements qui n’ont pas le temps de rebondir. Le scénario semble passer sur pilotage automatique comme si l’aventure arpentait le chemin désormais balisé par des générations d’archéologues aventureux des films du genre selon un code bien établi. Pour parvenir à faire cela, il faudra avoir cet objet et passer par là... Reconnaissons quand même que les effets spéciaux n’ont pas été sacrifiés et que les moyens sont là.


[1Nom technique utilisé prochainement en archéologie pour désigner tout cercueil porté par une sculpture en bronze figurant un attelage, si, si, je vous assure...

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