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DUNE

la série

samedi 27 septembre 2008, par Maestro

John HARRISON

Etats-Unis, 2000, Frank Herbert’s Dune

Avec William Hurt, Alec Newman, Saskia Reeves, Ian McNeice, Giancarlo Giannini, Uwe Ochsenknecht, Barbora Kodetova, etc…

Quinze ans après le film contesté de David Lynch, le réalisateur John Harrison s’est lancé pour la télévision dans la mise en chantier d’une adaptation finalement plus ambitieuse, consacrée aux premiers volumes du cycle tout entier. Pas moins de quatre heures trente pour le roman éponyme, et un budget conséquent pour une production télévisuelle, bien que filmée en République tchèque pour des raisons d’économie. Bien sûr, les effets spéciaux marquent à plusieurs reprises leurs nettes limites : les vaisseaux, les décors de roches ou les vers des sables laissent ainsi transparaître leur nature d’images de synthèse, tout comme les yeux totalement bleus des consommateurs d’épice, qui ne le demeurent pas lorsque les personnages tournent un peu trop leur visage… Sans parler de matte paintings parfois par trop artificiels.

Il n’empêche, l’ensemble fait globalement bonne figure, avec un soin tout particulier apporté à la lumière et aux costumes. En s’éloignant de l’ambiance presque steampunk du film de Lynch, seulement palpable à certains moments (le palais d’Arrakeen, les ornithoptères, les visions oniriques, etc…), Harrison propose un style très asiatique pour les Bene Gesserit (marquant pour la révérende mère), conserve les tenues militaires un peu rétro pour les Atréides, et privilégie des teintes très rouges et des formes géométriques, acérées et rigides pour les Harkonnen, les angles de prise de vue penchés contribuant au malaise. L’acteur qui endosse le rôle du baron est d’ailleurs spécialement bien choisi, tout comme William Hurt dans celui du duc Léto ; le reste du casting livre cependant des prestations inégales. De même, les décors sont réussis, y compris la planète capitale, très art déco, évocatrice du Grand Palais parisien ; dommage, toutefois, que Shaddam IV ne soit vêtu que d’un costume métallisé du plus mauvais goût ! De même, on pourra trouver à redire à la tenue d’Irulan décorée de papillons, l’excentricité de sa garde-robe témoignant toutefois bien des préoccupations esthétisantes de la maison impériale, très éloignées des problèmes de fond de l’empire galactique. Enfin, pour les fremen, leur centre névralgique, inspiré de Petra, pose problème dans la mesure où il se situe à l’extérieur de toute grotte, donc repérable par des patrouilles éventuelles…

L’autre force de ce téléfilm, c’est son caractère globalement plus accessible que le film de Lynch, nettement plus opaque. Toute personne qui ne serait pas familière de l’univers de Dune peut être aisément introduite par un souci de vulgarisation ponctuel et une trame linéaire, plus simple que l’écriture du roman. Pas d’étape sur Caladan, l’intrigue débute directement dans les vaisseaux de la famille Atréide, en attente d’envol pour Arrakis. Les principaux épisodes du roman sont respectés, les dernières étapes possédant d’ailleurs davantage d’intensité, tout comme la plupart des visions de Paul. Parmi les innovations, le rôle de la princesse Irulan, envoyée sur Arrakis par son père, initiant un début de romance avec Paul, un ajout assez discutable, quand bien même la suite de ses agissements parviennent à s’intégrer à l’ambiance de complots propre à l’œuvre originale. On demeure un peu plus convaincu par la survivance de Duncan Idaho à l’attaque harkonnen, tout au moins le temps d’aider Jessica et Paul dans leur fuite vers les fremen.

Dommage par contre que la musique de Graeme Revell soit tout sauf marquante, par son manque de présence et de thèmes forts… sauf quand il s’agit de la réutilisation du thème composé par Brian Eno pour le film de Lynch, un comble ! Au final, on a là une adaptation honorable de ce classique de la SF, sans doute un peu trop scolaire et manquant quelque peu de souffle, mais qui a le mérite de s’être poursuivi par la suite. On peut d’ailleurs s’interroger sur l’interprétation du fanatisme religieux, ici exposé d’une manière à juste titre dialectique, mais qui aurait certainement pu être toute autre aux lendemains du 11 septembre 2001…

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