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La planète de cristal

dimanche 29 juin 2008, par Maestro

Léon GROC (1882-1956)

France, 1944

Léon Groc, auteur de La révolte des pierres, livre avec ce roman un récit typique de la première SF française, bien moins novateur que Le voyageur imprudent de son compatriote Barjavel, écrit dans la même période tragique. On découvre l’aventure des premiers voyageurs stellaires, racontée par le seul survivant de cette expédition. Dans la longue description de la préparation puis du voyage de la toute première fusée habitée, le Bolide, on sent un certain souci d’exactitude scientifique, même si arrivés à destination, les passagers se permettent de sortir à la surface d’un astre sans atmosphère munis simplement d’un masque à gaz et chaudement couvert, ce qui est quand même bien le minimum face au zéro absolu ! La motivation première de l’expédition est en effet de vérifier la véracité d’une théorie défendue par un jeune et brillant astronome, René Lesmond, selon laquelle un autre satellite terrestre existe, à mi distance de la Lune. Le narrateur, avocat de profession, prend fait et cause pour lui, davantage en raison de ses sentiments pour Hélène Lesmond, sa sœur. Hélas, triangle amoureux assez classique, cette dernière est éprise de Pierre Saravine, inventeur de la fusée permettant le fameux voyage. S’embarquent également à bord Pierre Grimaille, commanditaire, et son domestique, Fernand. Cette composition hybride permet à Léon Groc d’opposer très nettement les bons et généreux scientifiques, René, sa sœur et Pierre, face au capitaliste Grimaille et à son homme de main, une thématique régulièrement déclinée par d’autres représentants de la première SF française. Autre aspect encore plus daté, les quelques considérations sur la gent féminine, en charge des fourneaux de l’astronef et dotée d’une moindre résistance nerveuse que les hommes, bien sûr ! Le satellite en question, tout de diamant constitué, et donc invisible du fait de sa transparence à partir de la Terre, abrite en fait une forme de vie, qui semble s’inspirer très fortement du roman Flatland : des êtres à deux dimensions, géométriques, mais qui, anthropomorphie oblige, connaissent la hiérarchie sociale et la guerre… La touche plus originale de Groc, l’existence d’un être à quatre dimensions, manque cruellement de crédibilité et de profondeur, l’aspect monstrueux de la dite créature servant surtout d’élément dramatique dans le déroulement de l’action. Un roman qui, au final, apparaît comme secondaire, un des derniers témoins d’une époque historique de la SF française.

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