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LA POSSIBILITE D’UNE ILE

Houellintérêt ?

samedi 4 octobre 2008, par Francesco, le mage Kélé

Michel HOUELLEBECQ (1956-)

France, 2008

Benoît Magimel, Patrick Bauchau, Olivier Gourmet, Arielle Dombasle…

L’adaptation au cinéma de La Possibilité d’une île n’est pas un mauvais film ; c’est juste un film sans intérêt.

L’histoire est tout à fait compréhensible, même pour quelqu’un qui n’a pas lu le livre : Daniel, fils d’un type qui se prend pour un prophète et qui promet l’éternité à ses adeptes, remplit des grilles de mots croisés jusqu’au jour où il s’aperçoit que son père avait raison, scientifiquement raison. Bien plus tard, un type qui ressemble vachement à Daniel sort de son trou pour trouver l’amour, à savoir une fille qui ressemble vachement à une fille qui avait plu à Daniel entre deux grilles de mots croisés. Vous voyez bien qu’il y a un truc qui ressemble vachement à une histoire. Quant à affirmer que ce qui se passe a un quelconque intérêt et que les personnages font des choses qui méritent qu’on s’y arrête, il y a un pas que je ne peux franchir. Comme il y a une quantité d’ellipses incroyables (sans doute pour laisser au spectateur la liberté d’imaginer le film qu’il aurait pu voir), une voix off vient boucher quelques trous à coup d’informations géopolitiques et scientifiques lapidaires.

Il y a aussi, puisque c’est un film, plein d’images dont l’esthétique n’est pas sans évoquer les plus grands nanars apocalyptiques des années 70 et 80 (Holocaust 2000, Génération Proteus, Buckaroo Banzai…), avec des effets de montage un poil balourds. A certains moments, je me suis dit que Michel Houellebecq avait réussi à créer une confusion intéressante entre l’ambiance festive et débridée de l’hôtel où résidait Daniel et celle qui aurait dû régner au sein de la secte. Le procédé, totalement isolé, ainsi que quelques autres, ne mène cependant à rien.

Pour autant, La Possibilité d’une île obtiendra difficilement le statut de film « tout-pourri » : ce film fait beaucoup trop peu rire. Il y a bien cette scène ahurissante où Patrick Bauchau se change dans une fourgonnette en sifflotant « Ah le petit vin blanc » mais bon. La prestation d’Arielle Dombasle n’est pas plus calamiteuse que celle des autres. L’acteur belge Olivier Gourmet fait très bien l’accent belge.

Le film déçoit surtout parce qu’il réduit une œuvre extrêmement riche à son unique facette d’anticipation, la rendant ridicule au passage. L’humour, le sexe, les réflexions acérées sur la société ou encore la qualité de la narration, Michel Houellebecq a retiré tout, absolument tout ce qui rendait son livre intéressant. Chapeau ! Il fallait le faire.

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