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L’INVASION DES FEMMES-ABEILLES

Bare Bee Girls

samedi 25 avril 2009, par von Bek

Denis SANDERS (1929-1987)

Etats-Unis, 1973, Invasion of the Bee Girls ou Graveyard Tramps

William Smith, Anitra Ford, Victoria Vetri, Cliff Osmond

La SF a pas mal nourri le cinéma grindhouse, comme Planète terreur, le film-hommage de Robert Rodriguez, a aimé à le rappeler, sans doute parce que les scénarios les plus délirants pouvaient être servis sans vergogne à un public parfois plus occupé à planer sous l’effet de drogue ou à se peloter. Aussi la SF version grindhouse ne rechigne-t-elle pas devant un érotisme qui n’a absolument rien de fleur bleue. L’invasion des femmes-abeilles est donc très caractéristique du genre.

Comme il y a peu de loisirs dans le trou perdu californien où sont implantés les laboratoires de biotechnologie Brandt, les coucheries vont bon train parmi le personnel. Le décès par épuisement sexuel de l’un d’entre-eux effraie ou amuse mais attire surtout l’attention du Département d’Etat qui dépêche Neil Agar, un agent de la sécurité intérieure par crainte d’un affaire d’espionnage ou d’un accident industriel. Le temps que l’agent arrive et c’est deux cas d’épuisement sexuel qui défraie la chronique locale. Les décès se multipliant, Agar, assisté de Julie Zorn, la séduisante mais austère collaboratrice de la première victime, oriente son enquête vers le monde des insectes, tant la pratique meurtrière lui rappelle celle des femelles insectes qui tuent le mâle au terme de l’accouplement et aussi à cause du comportement étonnant d’une séduisante et réfrigérante entomologiste (Anita Ford). En attendant, la communauté recommande l’abstinence sexuel au grand scandale de quelques uns de ces membres.

Sans franchir le pas du pornographique, L’invasion des femmes-abeilles joue à merveille sur la plastique généreuse féminine en vigueur dans les canons mis en avant par quelques articles de la mode vestimentaire de l’époque comme la (très) mini-jupe, les décolletés très ouverts... [1]. La forme très libertine des mœurs sexuels apparaît très datée et certaines scènes de nudité (toujours féminine) en pleine nature ne sont pas sans évoquer l’amour libre hippie, sans pour autant abandonner un bon fond de machisme et de virilité incarné par l’acteur William Smith.

Disposant de peu de moyens, le film s’avère de maigre qualité ne serait-ce que par le grain de l’image. Le scénario reste cependant le point faible et souligne d’autant le caractère racoleur de L’invasion. Car enfin, rien n’est jamais expliqué sur le pourquoi du comment qui amène le docteur Susan Harris à soumettre des femmes à une mutation biologique qui les transforme en reine des abeilles en quête d’un mâle reproducteur. A aucun moment n’est évoquée une quelconque invasion extra-terrestre ou une force cosmique qui transformeraient les femmes comme certains magazines télé ou sites internet le suggèrent. Le scénario, dû à Nicholas Meyer qui œuvra par la suite sur les Star Trek, apparaît donc bien futile et davantage prétexte à quelques expositions de peau dont on ne peut nier l’esthétisme. A croire que le réalisateur de C’était demain qui commençait sa carrière cinématographique avait bâti son idée autour des lunettes de soleil d’alors si particulières avec leur forme en yeux de mouches et qui servent dans le film à dissimuler les yeux à facettes (ou imaginé comme tel) des femmes-abeilles.

Le titre inspirera par la suite en 1992 à Jewel Shepard, une actrice de série B, un livre d’interview de ses collègues : Invasion of the B-Girls !


[1Le site Scifi Universe en présente quelques illustrations ici

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