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LES YEUX DE LA FORET

Forrest eyes only

samedi 6 juin 2009, par von Bek

John HOUGH (1941-)

Etats-Unis, 1980, The Watcher in the Woods

Bette Davis, Lynn-Holly Johnson, Kyle Richards, Benedict Taylor, Frances Cuka, Richard Pasco, Ian Bannen, Carroll Baker, David McCallum

Le générique n’en fait pas mystère : Les yeux de la forêt est bel et bien une production Disney, même pas dissimulée par leur maison de distribution Buena Vista. Etonnant si l’on considère le scénario...

Les Curtis, famille d’artistes - mère écrivain et père chef d’orchestre - cherchent une maison tranquille le temps d’un festival dans la campagne anglaise et trouvent non sans surprise un véritable manoir pour la modique somme de 1000 £ mensuelles dont ils obtiennent la location après avoir été agréés par la ténêbreuse maîtresse des lieux Mrs Aylwood. Si rapidement les deux filles Curtis prennent goût à la vie locale, en particulier Jan qui fréquente le jeune fermier du coin, elles se trouvent aussi confrontées à d’étranges phénomènes comme des visions pour Jan et des voix pour Ellie. Sauvée in-extremis de la noyade par Mrs Aylwood, Jan découvre que voix et vision évoquent la disparition de sa fille trente ans auparavant, à la faveur d’une éclipse de lune et d’un jeu d’enfants qui a mal tourné. Convaincue que quelque chose essaie de communiquer avec eux, Jan entreprend de comprendre ce qui s’est passé cette nuit-là.

Adaptant le roman de Florence Engel Randall, Les yeux de la forêt est une réalisation très britannique, si l’on excepte les capitaux et quelques acteurs dont Bette Davis n’est pas la moindre [1]. Le fameux scénariste des séries britanniques Brian Clemens oeuvre ainsi à l’adaptation. Sa grande particularité vient cependant de son atmosphère angoissante due à la réalisation de John Hough, un réalisateur britannique qui, outre des séries, a aussi réalisé La maison des damnés (The Legend of Hell House, 1973) d’après un roman de Richard Matheson et, a déjà collaboré avec les studios Disney en réalisant La montagne ensorcelée (Escape to Witch Mountain, 1975) et sa suite Les visiteurs d’un autre monde (Return from Witch Mountain, 1978). Il joue à plein sur l’atmosphère du vieux manoir mais surtout sur la forêt. Il utilise aussi le procédé de la caméra subjective pour figurer l’étrange phénomène qui observe Jan Curtis. Cette atmosphère vaudra au film une certification PG (Parental Guidance), une première alors pour un film Disney.

L’originalité du scénario - il s’agit en fait d’un malencontreux échange entre deux dimensions qui a mal tourné, laissant deux prisonniers - contribue aussi à la particularité de la réalisation. En jouant sur le mystère de la nature du phénomène et sur l’ambiguïté de ses intentions, il laisse planer un doute sur un dénouement parfaitement heureux à la fin. Pressés par le temps, les studios Disney ont malheureusement sacrifié celle-ci en diffusant le film avant que la scène finale prévue initialement soit achevée, coupant ainsi la plus grande scène science-fictive du film qui sera pourtant incluse dans la publication en BD faite par Le journal de Mickey peut après la sortie du film en France.


[1Lynn-Holly Johnson est aussi américaine. La courte carrière cinématographique de cette championne de patinage comporte surtout le James Bond Rien que pour vos yeux dans lequel elle interprête un personnage pour le moins irritant.

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