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L’HOMME INVISIBLE

samedi 18 juillet 2009, par von Bek

James Whale (1889-1957)

Etats-Unis, 1933, The Invisible Man

Claude Rains, William Harrigan, Henry Travers, Gloria Stuart

Deux ans après le succès de Frankenstein, James Whale adapte pour les studios Universal le roman de H. G. Wells avec un challenge autrement difficile pour son responsable des effets spéciaux, John P. Fulton, déjà en charge dans l’adaptation du roman de Mary Shelley : il ne s’agit plus ici de construire une atmosphère, mais de rendre crédible l’invisible...

En pleine tempête de neige, un voyageur arrive dans l’auberge du village d’Iping et s’installe pour accomplir ses recherches dans la seule chambre disposant d’un salon. Les bandages qui lui recouvrent la tête font croire aux villageois à un grave accident. Son irascibilité et ses retards dans le règlement de sa note lui attire des ennuis avec les patrons qu’il chasse violemment, entrainant ainsi une intervention du constable local. L’homme dévoile alors le vide sous bandages et vêtement : il est invisible ! Il échappe à la population semant l’émoi sur son passage et trouve refuge chez son collègue Kemp (William Harrigan) dont il se fait reconnaître comme étant Jack Griffin. Il lui dévoile ses projets de domination et de terreur et le force à devenir son complice mais celui-ci alerte la police et leur employeur, le dr Cranley (Henry Travers), et sa fille Gloria, l’amoureuse transie de Griffin. L’homme invisible fuit non sans promettre de se venger de Kemp et de mener à bien son ambition.

Tout en étant assez fidèle à la première moitié du roman de Wells dans les évènements d’Iping, l’équipe du film de Whale a plutôt réussi les inévitables choix d’adaptation. Ainsi, si le personnage de Kemp ne sort pas grandi du scénario, il permet l’économie du personnage de Thomas Marvel et contribue à la dramatisation du récit. L’intrusion de l’élément féminin semble plus discutable car il apporte peu au film si ce n’est une dose de romantisme. Celle-ci impliquait un autre changement plus notable : l’héroïne ne pouvant être amoureuse d’un monstre, le comportement irascible et meurtrier de Griffin estl attribué à une drogue contenue dans la solution injectée alors que Wells avait dépeint d’emblée son Homme invisible comme un être amoral. De ce changement résulte l’inévitable acte de contrition moralisateur final et l’idée que l’homme, naturellement bon, est perverti par la drogue.

La leçon n’ôte absolument rien aux qualités intrinsèques du film de Whale. Brillamment mené, il repose sur des effets spéciaux de très grande qualité pour l’époque, de quoi en faire un film à grand spectacle et un chef d’oeuvre du cinéma fantastique.

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