Quatre cents milliards d’étoiles

Paul J. McAULEY (1955-)

Grande-Bretagne, 1988, Four Hundred Billions Stars

J’ai Lu, 1998, 320 p.

ISBN : 2-290-04796-1

Quatre cents milliards d’étoiles est le tout premier roman du britannique Paul J. McAuley, auteur entre autre des Conjurés de Florence. Point d’uchronie ici, mais un space opera tout à fait honorable. Dans un avenir où la Terre contrôle une fédération de planètes colonisées, la rencontre avec une espèce inconnue provoque une guerre que l’humanité espère bien remporter. Aussi, lorsque que sur une planète encore inexplorée, on découvre des traces de civilisation, tout est mis en œuvre afin de voir s’il ne serait pas possible d’en apprendre plus sur l’Ennemi. C’est ainsi que la Marine contraint une jeune astronome, Dorthy Yoshida, pourvue d’un pouvoir télépathique rare, à se rendre sur P’thrsn afin de déceler des réalités cachées. Car au-delà de la seule espèce humanoïde qui semble exister à la surface, les bergers, au mode de vie primitif, Dorthy perçoit une force bien plus puissante…

Au cours d’un véritable parcours initiatique, jonché d’épreuves et de disparitions, elle finira par apprendre quelle est sa véritable nature. La dimension psychologique de son personnage principal, avec un passé douloureux, reste toutefois partiellement évoquée. Quant aux descriptions, elles ne brillent pas toujours par leur clarté. En dehors de ces réserves limitées, le roman de McAuley est agréable, et décline des thématiques à la fois inspirées de Brunner (ses romans Eclipse totale et Les dramaturges de Yan explorant la chute de civilisations) et des grands auteurs de l’âge d’or, Clarke ou Asimov. Ses perspectives finales sur l’altérité d’autres espèces extra-terrestres, les difficultés de la compréhension mutuelle et les dangers d’une technologie supérieure, en plus d’appeler une suite, ont été prolongées et amplifiées par des écrivains de la nouvelle génération comme Alastair Reynolds ou Jack McDevitt.