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Avril 1990

samedi 4 avril 2009, par Maestro

Michel BUHLER (1945-)

Suisse, 1973

Kesselring, collection "Ici et maintenant", 208 p.

Seul roman de la collection écrit par un Suisse, la nationalité de l’éditeur (qui est aussi un ami), Avril 1990 a logiquement pour cadre ce pays. C’est un autre compatriote, Jean Ziegler, qui se fend de la préface, de manière d’ailleurs très élogieuse. Michel Buhler, qui est avant tout un chanteur engagé dans son pays, propose un roman où le style n’est pas l’atout majeur, tant la narration est lisse, essentiellement descriptive, les seuls écarts par rapport à cette linéarité étant les quelques retours en arrière offerts par des extraits de documents.

En 1990, donc, la Suisse, ainsi que l’ensemble des pays occidentaux, ont sombré dans la crise économique, une crise tellement grave qu’elle a entraîné un chômage massif, un rationnement de l’ensemble des produits (y compris l’énergie, l’abandon de l’énergie atomique, trop dangereuse, ayant accru la pénurie), un contrôle draconien des naissances et l’instauration de pouvoirs forts, à l’image de la dictature militaire du général Bücher. Dans ce contexte pour le moins déprimant, Marcel, un garçon de café finalement licencié, et qui semble retrouver par le chômage une forme élargie de liberté et d’épanouissement, décide de quitter la capitale pour retourner dans son canton natal, une zone qui fait partie des territoires libérés par une guérilla rurale. Dans ces villages, tous les moyens de production ont été mis en commun, tout comme les bénéfices des différentes activités, et les personnes âgées ont droit à une pension pour vivre. Principalement autarcique, leur fonctionnement passe aussi par des échanges commerciaux avec les voisins.

Communautarisme campagnard contre individualisme urbain, en somme, mais en satisfaisant les besoins essentiels, alimentaires et énergétiques, laissant quasiment à l’abandon toute technologie, l’industrie devant rester à la marge pour ne pas ressusciter la soif de croissance. Tout cela est positif, mais un peu trop bucolique, sans réel problème ou tension apparent, et la contagion qu’est censée générer ce mode de vie sur la surface de la Terre ne manque pas de susciter le doute.

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