Le désert du monde

Jean-Pierre ANDREVON (1937-)

France, 1977

Le désert du monde est un des romans les plus fameux du Andrevon période seventies. Tout débute par une énigme, évocatrice de la problématique de la série télévisée Le prisonnier : un homme, amnésique, se retrouve dans un village inconnu et désert, seulement peuplé de cadavres.

Dans ce cadre, Andrevon parvient à maintenir l’intérêt, en distillant au compte goutte les révélations avec un sens consommé du suspens. Durant les jours qu’il y passera, à explorer les lieux, à briser sa solitude et tenter de comprendre le pourquoi de son sort, des cauchemars viendront le hanter, parfaites illustrations des angoisses véhiculées par Andrevon. Accident de supergénérateur et pollutions en tout genre, autorités fascisantes qui n’hésitent pas à liquider la population contaminée, invasion des armées du sud pauvre, arabes ou indiennes, attaque thermonucléaire, catastrophes naturelles, vagues d’arrestations menées par une jeune dictature d’extrême droite (avec le leitmotiv des stades comme aires d’exécution massive), affrontements de colonies de survivants en quête de chair humaine…

Tous les scénarios de fin du monde y passent, explorant les peurs de chute du capitalisme dans la barbarie, la face obscure de la nouvelle « Le monde enfin ». La révélation finale sur la nature de l’expérience menée sur ces anonymes, classiquement science-fictive, confirme l’idée d’une espèce humaine mortelle et d’une Terre qui parvient toujours à s’adapter en évoluant.