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BEOWULF & GRENDEL

Lost in Iceland

samedi 7 février 2009, par von Bek

Sturla GUNNARSSON (1952-)

Canada & Islande, 2005, Beowulf & Grendel

Ingvar Eggert Sigurðsson, Gunnar Eyjólfsson, Gerard Butler, Stellan Skarsgård, Sarah Polley, Eddie Marsan

Passé complètement inaperçu en France où il n’a même pas fait l’objet d’une sortie sur grand écran avant sa diffusion par Arte au début de 2009, le film de l’Islando-canadien Sturla Gunnarsson n’est pas plus fidèle à Beowulf, poème épique médiéval, que ne le sera La légende de Beowulf de Robert Zemeckis deux ans après lui. Il est en revanche d’une beauté toute différente.

Parce que le roi des Danois Hrothgar a tué un Troll devant les yeux de son fils Grendel encore enfant, ce dernier devenu adulte entreprend de se venger et attaque les guerriers du roi le jour de l’inauguration du grand hall royal puis répète ses meurtres les nuits qui suivent, précipitant dans l’alcool le souverain désespéré et impuissant. Beowulf, un jeune guerrier goth déjà fameux et proche de Hrothgar, vient au secours assisté de douze compagnons. S’il nargue les Goths, Grendel ne les attaquent pas, ce que ne comprend pas Beowulf maintenu dans l’ignorance des causes du problème par Hrothgar. C’est auprès de Selma la sorcière que Beowulf découvre peu à peu la vérité mais lié par ses promesses, il entend bien délivrer son ami de son fléau. Le sacrilège commis par l’un de ses compagnons dans la grotte de Grendel attire sur les Goths la fureur du troll.

Tourné en Islande, Beowulf & Grendel est un film qui associe la magnificence des images de la froide beauté des paysages islandais à la sobriété et le soin de la mise en scène. On imagine sans peine les difficultés et le coût d’une telle oeuvre sur laquelle par ailleurs semble s’être accumulés des problèmes multiples au point que, dans la tradition érigée par Lost in La Mancha, le réalisateur islandais Jon Einarsson Gustafsson en a tourné un making of sorti en 2006 sous le titre Wrath of Gods. Le résultat de ce Beowulf n’est pas un film 100% action mais ne dédaigne pas les combats et la rudesse humaine. Sturla Gurnarsson a donc cherché un maximum de vraisemblance dans la mise en scène comme les scènes de banquet en témoignent.

Mais il a aussi largement détourné le Beowulf originel en introduisant la vengeance dans les motivations de Grendel. A l’image du roman Grendel de John Gardner (1971), le troll cesse d’être le monstre maudit de l’épopée pour devenir un être marginal, humain dans ses sentiments, et une victime des Hommes, dans une démarche de victimisation très à la mode dans l’Occident contemporain et servant à la délivrance d’un message sur la tolérance envers la différence et le pardon. Si elle introduit un peu de complexité psychologique dans un récit qui n’en comporte pas à l’origine ou plutôt qui ne possède pas la même, elle peut aussi agacer le spectateur : pourquoi Grendel ne pourrait-il être simplement mauvais ?

voir aussi :
- Beowulf de Graham Baker

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