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Les femmes de Stepford
samedi 1er septembre 2012, par
Ira LEVIN (1929-2007)
Etats-Unis, 1972, The Stepford Wives
Si l’on a souvent tendance à oublier qu’Ira Levin est l’auteur de Rosemary’s Baby qui inspira à Polanski le film que l’on sait, on oublie moins souvent qu’il est celui des Femmes de Stepford qui a abondemment nourri le grand et le petit écran.
La famille Eberhart au grand complet vient emménager dans la petite ville banlieusarde de Stepford. Le lieu semble idyllique en dépit de son éloignement de New York qui obligera Walter à accomplir les trajets en train, mais il devrait permettre à Joanna de concrétiser ses projets professionnels de photographe. Couple moderne, les Eberhart se sont partagés les tâches ménagères. Cependant, il n’est pas que le cadre qui semble idéal à Stepford, les épouses constituent des modèles aussi top qu’ancillaires, incapable de renoncer à faire des carreaux, par ailleurs déjà inpeccables, pour faire du shopping, prendre le thé ou toutes autres activités distractives. Leur comportement ne manque pas d’intriguer Joanna, mais il faudra que celui-ci deviennent aussi le fait de son ami Bobbie, pas du tout femme au foyer, pour que Mrs Eberhart s’inquiète. D’autant plus que son mari fréquente avec assiduité le club des hommes de la ville.
Ecrit en pleine époque de libération féminine, Les femmes de Stepford ne peut être considéré autrement que comme une parodie de la réaction masculine. Dans le détail, l’histoire ne s’intéresse guère à la nature exacte du sort réservée aux femmes un peu récalcitrante - Joanna pense à un meurtre et à un remplacement par des robots -, mais se consacre essentiellement à souligner la vanité des efforts accomplis par Joanna pour échapper à sa destinée.
Du coup, en dépit de sa longueur modeste, le récit peut donner la sensation de ne pas avancer si le lecteur attend une révélation finale qui ne viendra pas. Le roman gagnait peut-être à être lu dans les années 70, sans avoir jamais été un chef d’œuvre. Aujourd’hui, il ne casse pas vraiment la baraque et s’avère tout au plus distrayant.