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LES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE

samedi 3 octobre 2009, par von Bek

Richard THORPE (1896-1991)

Etats-Unis, 1953, Knights of the Round Table

Robert Taylor, Ava Gardner, Mel Ferrer, Anne Crawford, Stanley Baker, Felix Aylmer

Thomas Malory reconnaîtrait-il son oeuvre, Le morte d’Arthur, dans le film de Richard Thorpe qui s’en inspire ? Rien n’est moins sûr, surtout au début du film, en voyant la relation qui unit Morgane la Fée, demie-sœur d’Arthur Pendragon, et Mordred, théoriquement fils illégitime d’Arthur. Hollywood n’a sans doute pas pensé à mal en inventant cet inceste qui n’existe après tout que sur la pellicule...

Or, donc, au VIe siècle, dans une Angleterre ravagée par les guerres seigneuriales, Arthur, fils illégitime du dernier Haut-Roi (Pendragon), réclame le pouvoir et espère instaurer une ère de paix. Guidé par Merlin, il arrache l’épée de l’enclume ce qui lui confère une légitimité mais doit encore vaincre Mordred et les autres rois, ce qu’il parvient à faire avec l’aide de Lancelot du Lac. Cependant, lorsqu’il bâtit son royaume sur la Table Ronde et sur le pardon fait à Mordred, il y introduit aussi le ferment du complot. Mordred et Morgane remarquent la tendresse qui lie Lancelot à la reine Guenièvre, et en dépit des manœuvres de Merlin pour marier et éloigner Lancelot, ils parviennent à semer la zizanie dans le royaume, reprochant à Arthur de bafouer la loi lorsqu’il refuse la sentence de mort prononcée à l’encontre des deux amants. La guerre civile éclate et Arthur meurt. Et au milieu, Perceval cherche le Graal.

Réalisé en partie parce que les studios MGM voulaient surfer sur le succès de Robert Taylor dans le rôle d’Ivanhoé déjà sous la direction de Richard Thorpe en 1952, ce Chevaliers de la Table Ronde incarne parfaitement la vision entretenue par Hollywood sur le moyen âge ainsi que la coïncidence de cette vision avec la moralité de l’époque du tournage. Le résultat est forcément et férocement kitsch, avec toutes les maladresses que suppose un moyen-âge de carton-pâte, notamment les combats, les armures du XIVe siècle et surtout les dialogues pleins d’emphase. Ne serait-ce pas pour autant très fidèle à l’amour courtois des romans chevaleresques médiévaux ?

La magie a soigneusement été évitée, limitée à la seule épée dans l’enclume qui a remplacé la pierre sans que l’on sache pourquoi. Merlin est un vieux sage qui meurt dans l’affaire, Morgane tient plus de la chipie perfide que de la fée et Viviane fait une figuration à peine utile.

Le pire est que d’autres feront moins bien, bien plus tard, avec la même histoire...

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