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L’univers-ombre
samedi 14 mars 2009, par
Michel JEURY (1934-2015)
France, 1979
Encre, collection "L’utopie tout de suite", 240 p.
Dans la foulée de Poney-dragon, qui effleurait justement ce concept d’univers ombre, Jeury propose un roman assez surprenant, de par un style très sobre, assez loin des exubérances typiques de l’auteur, et un déroulement très linéaire.
On suit en effet les pérégrinations d’un habitant de notre Terre, Terre 1, qui se retrouve dans l’univers ombre, un monde parallèle et plus idyllique, celui de son aimée Syris. Dans cette société aux relents passéistes assez marqués (une structure féodale, des paysans fort nombreux, une religion du cheval-soleil), mais à la technologie apaisée et plus respectueuse de la nature (dont une vitesse modérée des véhicules) , les habitants n’ont que 50 jours de travail par an à fournir (en échange de loisirs et de voyage), à moins de s’affilier aux Coutumiers, spécialistes ayant fait le choix de s’investir unilatéralement dans le travail (tout en sachant que les activités nobles doivent être complétées par des tâches déplaisantes). Le maillage de communes autogérées, dépourvues de classes sociales, disposent de sources d’énergie renouvelables, solaires, hydrosolaire, géothermique ou aéro-thermique. Toutefois, la guerre menace : l’empereur et ses conseillers envisagent en effet de bombarder par arme atomique les déserts blancs, zones à l’extension inquiétante, et qui semblent être des points de contact avec notre Terre.
Le narrateur se voit donc, après une séquence de découverte partielle de ce nouveau monde, contraint de fuir face à l’avancée clairement impérialiste des armées impériales, puis confronté aux dirigeants de ces dernières. On découvre finalement que cet univers ombre est en réalité le futur de notre Terre, nous donnant une leçon contre les dangers de l’exercice du pouvoir, quand bien même un doute persistant subsiste sur la nature de la réalité, Jeury oblige !
cf aussi un avis après une deuxième lecture