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TRANSFORMERS 2 LA REVANCHE

samedi 4 juillet 2009, par von Bek

Michael BAY (1965-)

Etats-Unis, 2009, Transformers : Revenge of the Fallen

Shia LaBeouf, Megan Fox, Josh Duhamel, Ramon Rodriguez, John Turturro

Michael Bay n’est pas réputé pour sa finesse. Il y a une recette Michael Bay : scènes de destructions massives, courses poursuites, belle carrosserie et jolies femmes (excusez la répétition), ralentis martiaux destinés à dramatiser ou héroiser au maximum les personnages, soupoudrez d’un peu d’humour, arrosez d’une bonne campagne médiatique... Armageddon, Transformers et les autres étaient tous ça et on a déjà dit ce qu’on en pensait. L’inévitable Transformers 2 aurait surpris tout le monde en dérogeant à cette griffe. Malheureusement, ça n’a pas été le cas et Michael Bay a continué sa grosse cuisine mais a légèrement augmenté les proportions.

Witwicky se prépare à aller à la fac et donc à s’éloigner de la belle Mikaela alors même que les incidents impliquant des Decepticons se multiplient et deviennent difficiles à cacher à la population en dépit des efforts des autorités terrestres qui ont monté une unité internationale associée aux Autobots et sous le commandement du major Lennox (Josh Duhamel). Leurs ennemis robots préparent leur revanche et entendent bien récupérer leur leader Megatron et retrouver ce qui fut à l’origine de la scission entre Decepticons et Autobots. Pour ça, ils leur faut mettre la main sur Sam et les informations qu’il détient à son insu depuis qu’il a mis la main sur le cube.

Jamais film n’a semblé plus racoleur. Tout, absolument tout, depuis la plus petite image, la moindre pose ou mimique, le moindre dialogue, est fait pour racoler un public adolescent au mépris de toute vision d’ensemble. Megan Fox apparaît-elle à l’écran qu’elle est montée sur une moto dans une pose dont on peut se demander comment elle lui permet de peindre l’engin. L’humour, que la VF a ponctuellement su sublimer en des répliques délirantes, vient contraster avec la mise en scène qui se veut excessivement dramatique. Il faut dire que jamais les militaires n’auront autant marché sur un tarmac au ralenti ! A l’opposé, on peut espérer que John Turturro se sera fait payer très cher pour apparaître dans un tel slip. La romance est à l’eau de rose, visiblement inspirée d’un Harlequin. Les trop nombreuses scènes de combat ou de destruction dont la réduction aurait permis de diminuer les 150 minutes du film, sont souvent illisibles, celles de Shanghaï en sont un bon exemple. Certes les effets spéciaux pyrotechniques ou informatiques sont impressionnants mais c’est bien tout. Décolletés ou mini-jupe, baston, explosion, grosse cylindrée, c’est à se prendre pour un camionneur de bas étage devant le calendrier Pirelli ou pour un bidasse en train d’accrocher Miss juillet un peu plus habillée dans son armoire.

Malheureusement le plus inepte reste le scénario, quintessence du racolage pubescent. Ses auteurs ont dû vouloir jouer sur tous les tableaux, mélanger les références SF - toutes les références depuis les E.T. venus sur Terre des millénaires auparavant jusqu’à la menace de la destruction planétaire en passant par un mélange de mythologie grecque et de christologie - et l’histoire secrète façon Lara Croft ou Benjamin Gates. D’où la désormais inévitable scène à Shanghaï. D’où la chasse au trésor et les déplacements incessants des héros au mépris de toute géographie : les pyramides deviennent visibles de la mer ; le site de Pétra (Jordanie) est en Egypte ; le National Air and Space Museum du Smithsonian est mélangé avec son extension du Steven F. Udvar-Hazy Center, elle-même dotée d’un hall d’exposition en plein air totalement inexistant à moins d’aller en Californie ou dans le Nevada. Seuls les idiots ou les Américains notoirement nuls en localisation géographique mondiale ne s’étonneront de rien.

Pour finir, la place dévolue à l’armée pose le même problème qu’Armageddon comme si les studios et Michael Bay n’avaient rien appris. Si le pavoisement des couleurs américaines est un peu atténué, on retrouve la dimension sauveur d’échelle mondiale si présente et pas que chez Michael Bay. Je pourrais reprendre mot pour mot que ce que j’avais écrit sur Armageddon en 2001 [1]

Alors tant qu’à faire des films grand spectacle, ce à quoi j’adhère, ne serait-il pas possible de faire de façon à ce que le spectateur n’en sorte pas plus con ?


[1"Au mépris de toute coopération internationale tristement minimisée par l’assistance de la station orbitale Mir de quelques forces armées égyptienne, le problème de cette apocalypse est un problème américain et ne se résout que par des moyens américains. Les autres peuples sont réduits au rang de stéréotype : les quelques images des Français l’illustrent bien.Le problème réel d’Armageddon Transformers 2 n’est pas l’affirmation de la supériorité américaine mais le traitement de cette affirmation qui manifeste ainsi son ignorance du reste de la planète et l’incroyable prétention de représenter l’ensemble des valeurs du monde sans se rendre compte qu’à la même époque l’image des Etats-Unis se dégrade de plus en plus. En concentrant toutes les valeurs américaines, valeurs nobles s’il en est, Michael Bay les a réduites au rang de caricatures et ce sur les écrans du monde entier, causant plus de tort à son pays et au cinéma de S.F. qu’un astéroïde destructeur."

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