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Tout autour du monde et autres histoires (Planetary, 1)

dimanche 22 mai 2016, par Maestro

DESSIN : Warren ELLIS (1968-)

SCENARIO : John CASSADAY

Couleurs : Laura MARTIN

Etats-Unis, 1999, All over the World and others Stories

Semic Books, 2004.

Planetary est une série qui s’inscrit pleinement dans cette démarche métatextuelle qui est également celle de La Ligue des gentlemen extraordinaires, née aux Etats-Unis avant de se propager en France avec La Brigade chimérique, en particulier. Toutefois, le travail de Warren Ellis au scénario et de John Cassaday au graphisme est autrement plus allusif que celui d’Alan Moore et Kevin O’Neill.

Tout commence par le recrutement d’un certain Elijah Snow, surhomme en déshérence, au sein du groupe Planetary. Avec la pulpeuse Jakita Wagner, capable de se déplacer à grande vitesse, et le batteur, aux talents informatiques prononcés, il forme un trio supervisé par un mystérieux quatrième homme, chargé de mettre à jour les éléments d’une véritable histoire secrète du XXe siècle. Les aventures de ce premier tome les emmènent sur une île au nord du Japon, qui abrite les cadavres de monstres qui sont autant de projections passées des peurs atomiques et technologiques (on aura bien sûr reconnu Godzilla et autres créatures cinématographiques qu’il affronta) ; dans un Hong-Kong hanté par le fantôme d’un policier trahi par les siens et assassiné par les célèbres triades (là aussi hommage au riche patrimoine de polars de l’ancienne colonie britannique) ; ou dans un New York qui abrite sous son sol un vaisseau multi-dimensionnel échoué sur Terre depuis l’âge des dinosaures.

Mais les éléments les plus décisifs sont liés au groupe qui précéda Planetary, véritable alliance de super-héros, au sein desquels se trouvaient Tarzan, Edison ou un simili Fu Manchu. En plus d’apercevoir quelques bribes de leurs aventures, on apprend en effet que l’origine de ces surhommes est à rechercher dans le contexte de la Révolution française, parfaite illustration de la réflexion sur la modernité industrielle que veut initier Warren Ellis (pensons également à son album Captain Swing et les pirates électriques de Cindery island). D’autant qu’en miroir de cette confrérie anéantie à la fin de la Seconde Guerre mondiale par les effets secondaires du premier ordinateur quantique, on trouve les quatre membres de l’opération Artémis -une des plus belles idées de l’album-, qui précéda Apollo sur un mode encore plus avancé, et dont l’échec transfigura les quatre en optim-hommes, laissant ouverte la question d’une technologie surdouée dont l’humanité fut privée…

Il faut dire que Warren Ellis place au centre de sa série un multivers qui autorise tous les croisements possibles entre mondes, avec en particulier des références compréhensibles seulement par les amateurs du label Wildstorm. Le tout marqué par un ton à la fois mélancolique et cynique, désabusé, tel qu’apparaît Elijah Snow, comme une référence à l’échec de changer le monde incarné par cette confrérie mythique d’Axel Brass, son dernier survivant. Le dessin de John Cassaday sert à merveille cette histoire, parfois légèrement naïf, le plus souvent heurté ou carrément cinématographique (très bel épisode des « Pistoleros morts »).

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