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PRINCE VALIANT
samedi 3 octobre 2009, par
Anthony HICKHOX (1964-)
Grande-Bretagne, Irlande & Allemagne, 1997
Stephen Moyer, Katherine Heigl, Thomas Kretschmann, Joanna Lumley, Ron Perlmann, Edward Fox
Soixante ans après le début de sa publication et quarante-trois ans après son adaptation par Henry Hathaway, la bande dessinée de Hal Foster est à nouveau adaptée.
Orphelin élevé dans un monastère, Vaillant est devenu l’écuyer de sire Gauvain et c’est en remplaçant ce dernier lors d’un tournois qu’il est embarqué dans une aventure : alors que les chevaliers de la table ronde se mobilisent pour aller reprendre Excalibur aux Ecossais qu’ils pensent coupables du larcin, Vaillant se retrouve chargé de ramener chez elle la belle Ilene. Las, Excalibur a en fait été dérobée par des Vikings venus du royaume de Thulé et à l’instigation de Morgane la Fey mais ces idiots ayant planté l’épée magique dans le sol, seul un fils de roi appelé à devenir roi lui-même peut l’en arracher. Morgane désigne celui qu’elle croit être Gauvain aux Vikings qui s’empressent de mettre la main sur lui et en passant ravissent Ilene. Vaillant part à la rescousse et découvre en Thulé qu’il le fils héritier du roi dont le trône a été usurpé.
Si ce Prince Vaillant s’inspire bien du comics strip, il n’en restitue pas a priori un épisode clair et précis. Ainsi l’enlèvement d’Ilene donne lieu dans le film à un happy end nuptial alors que le personnage est voué à une mort tragique dans la BD. En revanche, cette dernière voit la restauration du père de Vaillant toujours vivant. Hickhox et son équipe font cependant clairement référence à l’oeuvre de Foster en intercalant des reproductions de ses dessins dans le film pour abréger la narration.
Cependant, à la différence du film d’Hathaway qui date d’une époque où la chevalerie était prise au sérieux au cinéma, au moins par le réalisateur si ce n’est par les spectateurs comme le prouve Les chevaliers de la Table ronde, le film de 1997 adopte un ton résolument humoristique qui se révèle peu réussi et ce dès le début du film. S’il paraît que la BD manifestait volontiers un certain humour, le peu que j’en ai lu ne relevait jamais du ridicule. Ce qui n’est pas le cas ici. Le toc des armures en sort renforcé, d’autant que les combats sont assez ridicules, évitant toute effusion de sang en se servant la plus part du temps du tranchant des épées comme s’il s’agissait d’armes contondantes. Le gag de l’armure rouillée est particulièrement désolant.
Les acteurs ne brillent guère par ailleurs. Stephen Moyer, dont le visage ressemble à un mélange entre Schwarznegger et Patrick Swayze, n’a rien de remarquable et le personnage d’Ilene, joué par la pulpeuse Katherine Heigl, ne tient pas la route dans son désir de devenir chevalier et son aptitude à la baston. Une concession à la place de la femme dans la modernité sans doute.
Prince Vaillant se révèle donc un film ridicule, dépourvu des qualités comiques d’un Monty Python sacré Graal ou du sens épique du cinéma hollywoodien des années 50. Et pourtant Lancelot de Zucker est pire...