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Blind Lake

samedi 21 novembre 2009, par Maestro

Robert Charles WILSON (1953-)

Canada, 2003

Wilson, avec ce roman, continue à décliner ses thèmes de prédilection, la hard science, mais aussi les relations humaines dans tout ce qu’elles ont de plus éprouvantes.

L’intrigue s’articule ici autour du complexe de Blind Lake, microcosme quasiment autonome et isolé du monde, au sein duquel on analyse les images vieilles de cinquante ans captées d’une planète extra-terrestre. On y suit la vie quotidienne du Sujet, un être mi humanoïde, mi insectoïde, d’abord dans son apparent quotidien, puis lorsqu’il semble briser sa routine en se lançant dans un périple à la destination inconnue. Les destinées de certains habitants de Blind Lake et d’invités extérieurs vont alors se croiser à l’occasion d’une alerte de nature inconnue qui a pour résultat de placer le complexe en une sorte de quarantaine : les journalistes scientifiques Elaine, Sebastian et Chris, ce dernier étant tourmenté par les effets délétères de son dernier livre ; le couple divorcé Marguerite Hauser et Raymond Scutter, dont la fille unique, Tessa, semble souffrir de profonds troubles du comportement, en entretenant des visions d’une « fille-miroir » ; sans oublier quelques personnages plus secondaires, l’ingénieur Charlie, débonnaire, ou la secrétaire de Scutter, Sue, quadragénaire aussi commune qu’attachante.

Assurément, Robert Charles Wilson a trouvé à travers Blind Lake ou Spin une forme de perfection stylistique, sans fioritures et en captivant son lecteur, tout en évacuant les sous entendus moralisants que ses précédents romans pouvaient véhiculer. Ici, les personnages portent surtout leur propre culpabilité, finissant soit par un sort tragique, soit par un soutien commun dans l’adversité. Cela n’exclut pas pour autant la subsistance de certaines incohérences apparentes, ainsi de cette quarantaine sur les raisons de laquelle aucun responsable de Blind Lake n’est informé plusieurs mois durant. L’intrigue proprement science-fictive ne manque pas d’intérêt, avec ces ordinateurs quantiques susceptibles de générer une réalité autre : Wilson semble prendre un malin plaisir à jouer avec certains des poncifs du genre (les traces de civilisations extra-terrestres, en particulier) pour les détourner habilement.

A l’instar du talent d’un Stephen Baxter, Blind Lake débouche sur des perspectives littéralement cosmiques, éloge démesuré de la vie, en une extension de la théorie d’un Teilhard de Chardin sur la noosphère.

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