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Compagnons en terre étrangère 2

samedi 12 décembre 2009, par Maestro

Jean-Pierre ANDREVON (1937-)

France, 1980

Denoël, coll. "Présence du futur n° 293", 1980, 288 p.,

Suite des collaborations entre Andrevon et des auteurs emblématiques de la SF engagée des années 70, ce second volet propose de nouveau six nouvelles. Pour les moins convaincantes, il faut citer « Pax Christi », avec Daniel Walther, une condamnation des religions, en l’occurrence le catholicisme, dont la conclusion un peu courte présente un certain décalage avec un développement plus fourni, sur l’arrivée d’extra-terrestres prétendument envoyés de Dieu qui ne laissent comme seuls survivants de l’humanité que les prêtres catholiques. « La saga des Bibendum », avec Philippe Cousin, ne tient pas non plus toutes ses promesses, l’humour n’étant pas aussi fort qu’on aurait été en droit de l’attendre, et le récit quelque peu confus et longuet.

Sans être original, « Le grand amour », avec Bernard Blanc, décline les thèmes classiques de la période que sont la surveillance de la société (par le biais d’une vidéo surveillance encore en germe), la sexualité (très libérée, y compris entre une jeune fille de douze ans et une femme trois fois plus âgée) et l’écologie, en opposant les visions sombres et condamnées d’un survivant de notre époque contemporaine et la vie émancipée, en harmonie avec la nature, d’une habitante du milieu du XXIème siècle. Il en est de même dans « Au bout du rêve », avec Alain Dorémieux, où un homme fuit une réalité glauque grâce à un nouveau médicament psychotrope, l’Euphoryl, jusqu’à ce qu’il découvre l’atroce réalité future cachée derrière les rêves roses, fruit des mutations nucléaires.

Plus fort, « La mort des autres », avec George W. Barlow, expose des expériences scientifiques menées par Israël sur un terroriste palestinien des plus efficace, afin de lui faire vivre artificiellement le calvaire des victimes d’attentats suicides ou plus ciblés sur des Juifs ; l’objectif, le faire basculer contre les Palestiniens eux-mêmes, se retourne finalement contre eux, le cobaye tentant vainement de plaider pour le rapprochement des deux communautés, avant de se faire sauter en compagnie de représentants des deux camps devant l’impossible réconciliation. Un récit qui n’a malheureusement absolument pas vieilli. « Qui m’appelle ? » avec Dominique Douay, est le texte le plus captivant sur le plan formel, puisqu’il débute par un échange de lettres entre les deux auteurs, sorte de mise en abyme, avant que les écarts de perception de la réalité qu’ils manifestent ne conduisent à découvrir les conséquences effrayantes d’un accident industriel.

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