DUNE (version courte)

David LYNCH (1946-)

Etats-Unis, 1984

Acteurs : Kyle MacLachlan, Francesca Annis, Brad Dourif, José Ferrer, Freddie Jones, Richard Jordan, Virginia Madsen, Everett McGill, Kenneth McMillan, Siân Phillips, Jürgen Prochnow & Sting.

Cette adaptation du sublime roman de Frank Herbert est, il faut bien l’avouer, décevante, même avec David Lynch, Max von Sydow et Sting. Il est vrai qu’adapter un pavé de 500 pages en un film d’un peu plus de deux heures tenait de la gageure, et que notre ami David aurait été mieux inspiré de suivre son idée originelle d’en faire une série. Le film commence lentement, peut-être trop lentement (la musique, signée Brian Eno (ahhhh) et Toto (beuhhhh) est particulièrement planante), du fait de l’exposition de la ribambelle de personnages. Puis tout s’accélère, on passe par exemple cinq ans en quinze secondes grâce à une musique électronique bien datée (1980s), des images de dunes et de cul (Sea, sex and sun...) et à une voix off qui tient du plus minable jeu TV ("Les cinq années suivantes furent pour Paul blahblahblah..."). Heureusement, la voix n’est pas celle de Lagaf, mais celle de la princesse que l’on nous a présentée durant le prégénérique. Princesse qui ne sert d’ailleurs à rien d’autre — on soupçonne là le film-fleuve de cinq heures, horriblement coupé au montage. Signalons au passage qu’il existe une version longue du film, qui dure 190 minutes — ne l’ayant pas vue, nous nous abstiendrons de persifler. Le film s’accélère ensuite de plus en plus, et le destin de l’univers tout entier est réglé en quarante minutes chrono, plus vite que La Redoute et Bruce Willis réunis.

Dune mérite néanmoins d’être visionné plusieurs fois. (Personnellement, j’en suis à 12 fois, record à battre). Saviez-vous que le design, sorte de croisement entre la Renaissance italienne (les Borgia), le XIXe siècle victorien et industriel, les usines d’Union Soviétique et ce que nous réservent les biotechnologies dans le futur, est en partie dû à notre Caza national, par exemple ? Que le film a été tourné simultanément et au même endroit que Conan le Destructeur ? (Imaginez un peu, Schwarzie glissant du haut d’une dune et se faisant bouffer par un ver des sables, eh eh... Ou pire : Lynch liant connaissance avec Arnold et lui proposant le rôle du travelo dans Twin Peaks... Avec Danny de Vito dans le costume de l’agent Cooper...) Mais il demeure que voir Dune sans l’avoir lu avant tient du crash-test.