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FANTASMES

samedi 23 octobre 2010, par von Bek

Stanley DONEN (1924 -)

Grande-Bretagne, 1967, Bedazzled

Peter Cook, Dudely Moore, Eleanore Bron

Bien qu’il constitue une variation sur le thème classique et germanique de Faust, il est difficile de faire plus britannique que Fantasmes, d’autant que si le réalisateur est des plus américains, la pluie sous laquelle il a fait chanter ses acteurs n’ayant rien du crachin londonien, les véritables pères du projet sont Peter Cook et Dudley Moore qui travaillaient alors en duo.

Stanley Moon est un petit cuisinier introverti dans un fast food londonien incapable de déclarer sa flamme à Margaret, serveuse au même endroit. Paralysé par sa timidité, il en vient à tenter de se suicider et n’en réchappe que grâce à la plomberie défectueuse de sa chambre minable et à l’intervention de Mr. Georges Spiggott, identité contemporaine de Satan, Lucifer, Méphisto ou Belzébuth. Œuvrant toujours dans le même business pour lequel il a dorénavant pignon sur rue quoiqu’au fond d’une de ces caves qui servent de boîtes dans le Swinging London des Sixties, Mr. Spiggott persuade Stanley de lui vendre son âme en échange de sept vœux. Bien évidemment, le contrat est clair mais l’exécutant est retors et à chaque voeux formulés par Stanley visant à le rapprocher de Margaret, il y a comme qui dirait une tuile : l’intellectuel pédant Stanley ne parvient pas à conclure avec la frigide Margaret mais le millionnaire Stanley n’attire plus son épouse infidèle ; Spiggott prend sa place à plusieurs reprises ; Stanley formule ses voeux trop hâtivement, finissant mouche sur le mur d’une morgue, ou, en dépit de tous ses efforts, trop imprécisément, et se retrouve bonne soeur dans une improbable congrégation.

Cultivant l’understatement, le non-sens et un certain cynisme, l’humour de Fantasmes est anglais jusqu’au bout des ongles. Le personnel travaillant pour Spiggott incarnant les sept pêchés capitaux constitue une heureuse trouvaille qui fournit au film de quoi illustrer ses affiches en la personne de Luxure dans le corps taillé pour le rôle de Raquel Welsh. Le look de Peter Cook, style Beatles première époque, est aujourd’hui un délice kitsch. L’acteur porte d’ailleurs le film entièrement sur ses épaules soit parce que le personnage joué par Moore n’est pas taillé pour, soit parce que l’ambition du diable de réintégrer le giron divin constitue un autre fil rouge qui affaiblit celui de l’idylle de Stanley et épaissit le satanique personnage.

Sans étonnement, le succès n’a pas été au rendez-vous : l’époque ne se prêtait pas à l’essor de l’humour britannique hors de l’archipel. Avec le temps, c’est l’image de Raquel Welsh en petite tenue qui en vient à représenter le film alors que l’actrice ne tient qu’une scène pour ne réapparaître qu’à la fin. Dans son remake de 2000, Endiablé, Harold Ramis saura utiliser ce raccourci en attribuant le rôle du diable à Elisabeth Hurley.

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