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COUNTDOWN
Altman on Moon !
samedi 27 novembre 2010, par
Robert ALTMAN (1925-2006)
Etats-Unis, 1968
James Caan, Robert Duvall
1968. La course aux étoiles fait rage et les Soviétiques ont une longueur d’avance dans la prochaine étape : la Lune. Aussi les Américains mettent-ils de côté le programme Apollo pour monter dans l’urgence une opération à partir d’un module de survie baptisé Pilgrim. Seulement, parce que les Soviétiques ont fait tourner autour du satellite un géologue, les Etats-Unis ne veulent pas être en reste et donner l’impression de militariser davantage la rivalité : le colonel Chiz (Robert Duvall) est donc remplacé à son corps défendant par Lee Stegler (James Caan) en dépit du manque de préparation de ce dernier. Tout commence mal. Quand Stegler est envoyé sur orbite, les communistes ont plusieurs heures d’avance. De plus, lors de l’alunissage, les communications sont rompues et le centre de commande de Houston est dans l’expectative quant au devenir de l’astronaute : seul sur la Lune, Stegler découvre le crash du vaisseau soviétique et entreprend de gagner le module de survie qu’il atteint in extremis. Rideau et générique.
Adaptant un livre de 1965, The Pilgrim Project de Hank Searl, auteur dont seule la novelisation des Dents de la mer II a paru en France, et donc dont on ignore le degré de fidélité par rapport à l’oeuvre originale, Countdown appartient à ces rares (heureusement !) films de SF à cesser d’en être un, et très rapidement encore, avec l’alunissage d’Apollo XI en juillet 1969. Certaines péripéties, comme les problèmes électriques et la nécessité de couper le maximum d’appareils, évoquent la désastreuse mission d’Apollo XIII, ou, à tout le moins, le film que Ron Howard en tira. A l’inverse, les problèmes radio et le silence qui en résulte jusque l’alunissage au moins, rappellent On a marché sur la Lune d’Hergé (1954).
Comme il se veut très réaliste et, ayant reçu un plein soutien de la NASA, ce qui nous vaut quelques images des pas de tirs de Cape Kennedy sans doute magnifiques à voir sur grand écran mais très brève, comme tel, tourne autour des problèmes qui accompagnent ce genre de missions. En fait, c’est sans doute l’Etoffe des héros (Kaufman, 1983) que Countdown rappelle surtout par l’accent qu’il met sur les rapports humains, comme la jalousie professionnelle de Chiz envers Lee, l’inquiétude des épouses, le stress ressenti par Lee Stegler. Bien qu’étant un film de SF, il s’apparente donc davantage aux films de Kaufman et d’Howard. Très prude et politiquement correct, le film est assez aride.
Terminons sur le fait que sa fin, qui peut paraître brutale, résulte certainement de coupes opérées par la production soucieuse de réduire l’oeuvre à une durée acceptable en dépit du désaccord de Robert Altman qui fut débarqué de la réalisation.