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La variété Andromède

samedi 26 novembre 2011, par von Bek

Michael CRICHTON (1942-2008)

Etats-Unis, 1969, The Andromeda Strain

La perspective que nous tombe du ciel un genre de vie inconnu sur Terre est un poncif de la science-fiction. Elle a fait frissonner des milliers de lecteurs ou de spectateurs avec son délire de tentacules, de masse gélatineuse, ses parasites invasifs voire ses tripodes qui ne le sont pas moins. Lorsque Michael Crichton publie La variété Andromède, je ne crois pas qu’aucun auteur n’ait abordé le sujet avec une telle apparence de scientificité.

Jusqu’à présent le projet Scoop n’a pas rencontré grand succès. L’arrivée d’une des sondes aux abords du village de Piedmont, Nevada, met un terme à ces échecs : Scoop a rapporté de la vie en lui et avec elle la mort de l’équipe chargée de récupérer la sonde et de tous les habitants du village de Piedmont. Tous, sauf deux, très différents l’un de l’autre, sont morts, comme le découvrent les docteurs Stone et Burton du projet Wildfire. Heureusement le gouvernement américain avait écouté les avertissements des scientifiques et anticipé les risques. Le projet Wildfire est conçu pour répondre à ce genre de danger : une station de recherche dans un lieu isolé, soigneusement organisée pour contenir tout risque de contamination, avec à l’intérieur un matériel de recherche biologique de pointe utilisé par une équipe de scientifiques hautement qualifiés prêt à être réunis à tout moment. Les deux survivants, la sonde sont amenés à Wildfire ; l’équipe de quatre hommes est réunie ; l’étude peut commencer. Tout est prévu. Quoique peut-être pas tout... car l’erreur est humaine.

Construit selon une pratique qui deviendra une marque de fabrique de Crichton - présentation de dossier confidentiel, abondances de références techniques, il y a même une bibliographie de laquelle on aurait du mal à extraire les vrais références des fausses -, La variété Andromède est un livre des plus efficaces où tout est fait pour donner du réalisme à l’histoire.

Les détracteurs de Crichton diront que le bouquin, pourtant pas très long, se perd en digression, ne repose que sur une collusion de théorie et d’idées scientifiques, marginales pour beaucoup d’entre elles pour ne pas dire fumeuses, et sur un peu d’ingéniosité médicale. Peut-être. Reconnaissons à Michael Crichton, qui n’avait que 27 ans à l’époque, une réelle habileté de narrateur notamment dans la maîtrise des codes scientifiques, même si cette dernière n’est pas foncièrement étonnante pour un jeune diplômé de Harvard sur le point d’entrer en post-doctorat.

La variété Andromède est un livre précurseur : comme thriller, il préfigure le techno-thriller ; comme livre de SF, il ouvre le champ de la Hard Science Fiction. Il n’a pas fallu deux ans pour qu’Hollywood, qui sait reconnaître une bonne histoire à défaut de savoir l’adapter, n’en fasse un film.

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