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KONGA

samedi 21 mai 2011, par von Bek

John LEMONT (1914-2004)

Grande-Bretagne, 1961

Michael Gough, Margo Johns, Jess Conrad, Claire Gordon

Comment faire un King Kong britannique ? Problème délicat qui ne peut se résoudre en affublant la bête d’un chapeau melon ou de bottes de cuir et certainement pas des deux en même temps. De toute façon aucune boutique de Savile Row digne d’y figurer n’accepterait de client à poil. Il fallait trouver autre chose... Or un singe géant, ça ne se sort pas d’un chapeau !

Porté disparu avec son avion en Afrique, le botaniste Charles Decker revient à la civilisation après un an passé dans la jungle. Ces longs mois lui ont été profitables pour découvrir de nouvelles plantes carnivores dont il espère bien tirer profit d’une manière pas toujours clairement exprimée mais qui formulée devant un journaliste a des allures au pire de mégalomanie ou au mieux de folie douce. Il en faut pas plus pour inquiéter le doyen du collège qui entend contrôler les travaux du docteur très récalcitrant au point d’utiliser ses découvertes pour faire grandir un singe apprivoisé et en faire un tueur. C’est compter sans la jalousie féminine...

S’il est une part réussie de Konga, elle ne réside pas dans le singe. Outre que les effets spéciaux ne parviennent même pas à la cheville de ceux du premier King Kong, leur limite a contraint la production à remplacer le chimpanzé qu’est Konga à l’origine par un gorille lorsque la bête prend du volume. Un faux gorille bien évidemment et l’on respectera une minute de silence en hommage au pauvre type qui s’est fait suer dans un costume à poil.

Tout le film repose sur la prestation de Michael Gough - l’Alfred des Batmen de Tim Burton - dans un rôle de savant irascible et empli de concupiscence pour une de ses étudiantes. Néanmoins le scénario n’est pas sans laisser planer une certaine ambiguïté dans les objectifs du professeur Decker, à mi-chemin entre une certaine philanthropie aux moyens discutables et une véritable soif du pouvoir, ambiguïté que l’on retrouve dans ses rapports avec les personnages féminins, sa secrétaire et l’étudiante. Il y avait là matière à creuser, ce que malheureusement la production n’a pas choisi de faire, préférant centrer le film sur les scènes d’agression du singe, proprement ridicules.

Konga appartient à la génération des films fantastiques britanniques s’inspirant des productions étrangères à l’instar d’un Behemoth lointain écho du Godzilla d’origine, peut-être pour profiter du succès de films peu diffusés dans l’île, sans que toutefois la qualité ne soit au rendez-vous.

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