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PREDATORS

Les prédateurs enjolivés

samedi 24 juillet 2010, par von Bek

Nimród ANTAL (1973-)

Etats-Unis, 2010

Adrian Brody, Topher Grace, Alice Braga, Louis Ozawa Changchien, Walton Goggins, Mahershalalhashbaz Ali, Oleg Taktarov, Danny Trejo & Laurence Fishburne.

Toute la subtilité du film est dans le pluriel. Ce n’est même pas exagéré. Alors que le succès n’a pas été vraiment au rendez-vous des Aliens vs Predators, comment faire pour relancer la franchise ? La réponse est des plus traditionnelles : il faut revenir aux fondamentaux, ce qui avait fait le succès de Predator : un groupe de baroudeurs bien armés parachutés en pleine jungle.

Parachutés est le terme. Le film commence même littéralement en chute libre brutalement interrompue par un parachute un tantinet tardif pour Royce (Adrian Brody) qui se relève finalement sans trop de dommages avec armes et sans bagages mais avec beaucoup de questions. Il n’est pas seul. Autour de lui se regroupe avec plus ou moins de bonne volonté, un ensemble de personnages de diverses origines mais ayant tous comme point commun d’être des tueurs chevronnés à l’exception d’un médecin (Topher Grace). Le groupe découvre progressivement qu’il n’est plus sur Terre et qu’il est le gibier des predators qui les ont amenés sur leur planète d’entrainement. Une seule question demeure : comment partir d’ici ?

La production, à savoir Robert Rodriguez entre autre qui a filé un petit rôle à son cousin Danny Trejo, ne s’est pas embarrassée de subtilités. Les personnalités ne sont guère fouillées et le passé des personnages se limite à leurs fonctions (condamné à mort, yakuza, mercenaire, spetsnaz, sniper de Tsahal, membre du RUF, tueur du cartel mexicain...) et à la photo des enfants du Russe. Aussi la confrontation morale entre la soldat Isabelle et le mercenaire Royce apparaît un peu bidon, tout comme la psychologie de ce dernier, présenté pendant tout le film comme un homme assez froid qui ne s’embarrasse pas de boulets, mais sauve la vie de la demoiselle en détresse à la fin. Predators se limite pour l’essentiel à de l’action et en cela s’inscrit dans la lignée du premier opus aux évènements duquel il est fait allusion.

Evidemment la promotion du film prête à rire. Si on peut s’étonner de trouver Adrian Brody, très science-fiction cette année puisqu’il figure aussi à l’affiche de Splice de Natali dans un rôle très à contre-emploi, et comprendre qu’il y a du travail dans son interprétation et pas seulement à la barre de tractions, la préparation qu’il prétend avoir suivie tient de la parodie de formation du guerrier zen, état dont il prétend s’être inspiré d’ailleurs.

Les détails ne sont malheureusement pas soignés. Certes le pluriel du titre fait toute la différence avec le film de MacTiernan et imite pâlement une fameuse tétralogie rivale ; Robert Rodriguez a réussi à confier un film de chasse à un réalisateur baptisé Nimród. Pour le reste, la créativité n’est pas au rendez-vous. Si les décors hawaïen et texan remplissent bien leurs fonctions, il n’y a pas de xénotope à l’exclusion des chiens de chasse des predators ; le médecin retrouve même des plantes terrestres, c’est d’ailleurs la seule remarque sur le milieu végétal et elle annonce un évènement ultérieur que du coup on sent venir. Pis, la bourde monumentale vient de la contradiction entre un soleil qui ne bouge pas dans le ciel (remarqué par Royce) et une nuit qui finit par tomber.

Predators n’avait pas la prétention d’être autre chose qu’un nouveau Predator, mais on peut se demander alors où est son intérêt autre que mercantile. En revanche, il aspirait certainement à relancer la série et laisse une fin ouverte aussi subtile que le reste du film.

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