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L’ETOILE DU SILENCE

Good-bye Lenine

vendredi 13 février 2004, par Maestro

Kurt MAETZIG (1911-2012)

R.D.A./Pologne, 1959, Der Schweigende Stern

Yoko Tani (Sumiko Ogimura), Oldrich Lukes (Harringway), Ignacy Machowski (Orloff), Julius Ongewe (Talua), Michail N. Postnikow (Durand), Kurt Rackelmann (Sikarna), Günther Simon (Brinkman), Tang Hua-Ta (Tchen Yu), Lucyna Winnicka (Joan Moran) ...

L’étoile du silence, adaptation d’un roman mineur de Stanislas Lem datant de 1951, Feu Vénus (ce dernier prenant d’ailleurs part à l’écriture du scénario), est un film totalement méconnu aujourd’hui, mais qui est à la fois un moyen d’éclairer la production cinématographique SF du défunt bloc de l’Est et un indéniable classique des années 50. On peut d’une certaine manière aller jusqu’à le considérer comme l’équivalent socialiste de Planète Interdite, réalisé trois ans auparavant. Le cœur du film est en effet l’exploration d’une planète, ici Vénus, après une entrée en matière quelque peu bavarde et lente dans laquelle, sur Terre, on découvre un artéfact extra-terrestre (tombé lors de l’explosion de 1908 en Sibérie), qui conduit à la préparation d’une expédition spatiale vers Vénus, lieu d’origine de cet enregistrement que les meilleurs scientifiques du monde déchiffrent peu à peu... C’est l’occasion de quelques allusions à la générosité et à la politique de collaboration internationale menée par l’URSS, marques évidentes d’une propagande révolue.

A l’issue d’un voyage seulement perturbé par la rencontre avec un nuage d’astéroïdes, le Cosmocrator, occupé par un équipage représentant les principales nations du monde, parvient sur Vénus, où les cosmonautes (?) vont découvrir les différents vestiges d’une civilisation désormais disparue, villes, systèmes de production d’énergie, et même une arme interplanétaire, le tout sur fond d’effets visuels évocateurs de certains tableaux de Jérome Bosh. Finalement, après diverses péripéties, le vaisseau réussit à repartir sur Terre, non sans laisser derrière lui quelques membres de l’équipage décédés, et prône dès son arrivée une collaboration internationale, une détente visant à la paix. Car l’explication de la mort de la civilisation vénusienne n’est autre que l’arme nucléaire, avec laquelle les habitants de l’étoile du berger se sont entre-déchirés, les uns souhaitant l’éradication de toute vie concurrente, les autres s’y opposant. Les seules traces qui restent de l’apparence physique des Vénusiens sont d’ailleurs des ombres d’explosions sur un mur, un parallèle avec le mystère de la stature des Krells de Planète Interdite, pour laquelle seule la forme des portes nous renseignait. Autre parallèle, Robby est ici remplacé par Oméga, un robot bien plus petit, mais tout aussi indispensable.

Certes, les effets spéciaux, bien que fort réussis pour l’époque, portent leur âge ; les personnages manquent de profondeur et apparaissent souvent trop lisses ; le ton du film est globalement excessivement didactique, les explications retardant sur la compréhension du spectateur. Reste que L’étoile du silence est un ode à la conquête spatiale alors en plein essor, et surtout un film pacifiste, dans lequel le danger semble venir de certains d’entre-nous, alors que Planète Interdite plaçait le danger à l’intérieur de chacun d’entre-nous...


Pour télécharger LEGALEMENT ce film (en V.O. sans sous-titre !) : cliquer ici !

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