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GOR

samedi 12 novembre 2011, par von Bek

Fritz KIERSCH (1951-)

Etats-Unis, 1987

Urbano Barberini, Rebecca Ferratti, Oliver Reed, Paul L. Smith, Jack Palance

1987 est une grande année pour le groupe Cannon Inc. Pensez-donc ! Diffuser Les maîtres de l’univers et sortir Superman IV, Les Barbarians et Gor, cela ne s’improvise pas et il est clair que la spécialité de la maison des cousins Golan & Globus c’est le muscle, avec un goût particulier pour le muscle luisant.

Gor adapte le premier volume de la série-fleuve [1] de fantasy de John Norman, Le tarnier de Gor [2] et met en scène la première incursion du professeur Tarl Cabot, un nom particulièrement bien adapté pour le cinéma, sur le monde de Gor. Une incursion purement fortuite, puisque le professeur roulait l’instant d’avant sur une route de campagne en pleine orage, mais due à la bague léguée par son père sur laquelle il veut écrire sa thèse. Cabot débarque aux abords d’un village alors attaqué par le prêtre-roi Sarm (Oliver Reed) venu arracher aux habitants leur pierre sacrée. Cabot est recueilli par un trio de rescapés parmi lesquels figure l’accorte et pulpeuse Talena (Rebecca Ferratti). Convaincu qu’ils ont affaire avec un de ces voyageurs venus d’un autre monde qui débarquent lorsque le danger menace, le trio entreprend de transformer Tarl en héros afin de s’introduire dans la forteresse de Sarm pour lui arracher la pierre.

Le scénario tiendrait sur un timbre-poste et accumule les impossibilités et les poncifs de la fantasy et du jeu de rôle (la formation de l’élu et la taverne par exemple). L’intrusion dans la forteresse et l’évasion de celle-ci ne tiennent pas la route. La présence de Jack Palance au générique ne se justifie que par son apparition dans les cinq dernières minutes et ne sert qu’à préparer la suite du film, Les bannis de Gor, sorti en 1989.

Les décors, choisis sans doute pour leur coût modeste, sont encore plus pauvres et ne consistent qu’en désert et carrière de pierre. Il faut noter au passage que le film a été en grande partie tourné en Afrique du Sud à une époque où le boycott international contre l’Apartheid était très actif, ce dont les cousins israéliens qui produisent le film semblent se soucier comme d’une guigne. Toujours est-il que Gor semble un monde où ne pousse strictement aucune plante.

Les acteurs jouent mal. Tous ne sont pas là pour leur talent et pour ceux qui en ont, du moins en théorie, il faut concéder qu’il leur faut bien vivre. Rebecca Ferratti, miss juin 1986 de Playboy, est là pour sa plastique. Toutes les femmes visibles du film sont d’ailleurs en tenues plus ou moins légères dont beaucoup en bikinis, ce qui n’est pas le plus mauvais côté du film, et semble assez fidèle à la série réputée pour avoir la cuisse aussi légère que les tenues. Gor s’arrête cependant aux bikinis racoleurs et à quelques scènes de danses ou de combats féminins destinés à meubler le scénario indigent. La boue n’a pas été osée. Que le dévêtu habille la nudité scénaristique n’est plus un paradoxe inconnu pour qui que ce soit.

Le résultat dépasse la somme des parties. Gor est un film de bas étage qui n’ose pas la classification restreignant le public. De la pure fantasy donc, de celle qui magnifie l’homme d’action, à la manière d’un Conan dont Tarl est un ersatz. Le truc est particulièrement à la mode dans les années 80 et ne donne pas toujours des perles, voire jamais. Avec Gor, la règle se vérifie, car ce n’est pas qu’il s’agisse d’un mauvais film, c’est juste un très mauvais film.


[128 volumes parus en 2009 et un 29e en préparation...

[2Pour savoir ce qu’est un tarnier, il faudra sans doute lire le livre.

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