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IL ETAIT UNE FOIS...

samedi 16 juillet 2011, par von Bek

Kevin LIMA (1962-)

Etats-Unis, 2007, Enchanted

Amy Adams, Patrick Dempsey, James Marsden, Timothy Spall, Rachel Covey, Susan Sarandon

Bruno Bettelheim avait raison : les contes de fée informent les enfants des difficultés à venir et des efforts à fournir. Il était une fois... nous le rappelle à nouveau, la première épreuve étant de réussir à ne pas éteindre la télé avant la fin du film.

Comme il se doit Gisèle vit au fond des bois, ce qui passerait pour une forme de marginalisation et lui vaudrait quelques aides sociales de la part de certains gouvernements mais comme les animaux l’aident dans ses tâches quotidiennes, elle est à l’ISF, la domesticité étant une preuve extérieure de richesse. Elle n’attend cependant que le prince charmant mais elle le fait en chantant. Edouard, qui exerce la fonction sociale idoine, ne tarde pas à arriver au grand dam de sa belle-mère qui craint de devoir lui céder la couronne après son mariage en vertu d’une loi étrange même pour un conte de fée. Alors la dame, usant de sa sorcellerie, précipite Gisèle sur le point de convoler dans un puits et l’ingénue d’émerger en robe de mariée en plein Times Square. Après une journée d’errance, elle est recueillie par Robert, père célibataire, sur le point de faire sa demande en mariage à Nancy. L’arrivée d’une séduisante jeune femme capable de commander aux animaux et entretenant de nombreuses idées arrêtées, toutes plus mièvres les unes que les autres, sur l’amour ne va pas sans entraîner quelques problèmes relationnels et professionnels chez l’avocat. Lesquels problèmes se résolvent apparemment quand le prince et son valet de pied Nathanael, cet autre Ganelon, viennent à la rescousse, mais ce n’est qu’une apparence. Le mâle est fait comme un rat et la marâtre doit à son tour débarquer.

Conte de fée classique somme toute, et c’est bien là le malheur. Là où Shrek avait glissé sur la pente du parodique, Il était une fois... n’en a qu’une onction, essentiellement manifestée par le ridicule mièvre des chants insupportables, des grands yeux (magnifiques, il est vrai) d’Amy Adams ou le sourire et la bêtise de son prince charmant. Le reste répond aux canons du genre et le film s’achève sur une happy end des plus prévisibles, personne ne s’inquiétant de l’apparition d’un dragon en plein bal du roi et de la reine, un évènement mondain qui accumule plus de clichés qu’une échope de photographe quand cela existait encore. Le Peau d’âne de Jacques Demy est enfoncé.

Les enfants confrontés à ce conte comprendront toute l’importance de la dératisation et de l’élimination des pigeons en milieu urbain. Sachant pertinemment que les adultes mentent comme des arracheurs de dents, surtout les dentistes et les avocats, qui sont des dentistes littéraires n’ayant jamais trouvé la faculté de médecine, ils ne croiront pas les explications de Robert vautré par terre sous Gisèle en tenue d’Eve sponsorisée par le rayon salle-de-bain de Bouchara. Les adultes se diront qu’il est bien idiot de ne pas en profiter.

En dépit de quelques confrontations entre réalité et monde imaginaire, occasion de quelques clins d’oeil plus ou moins réussis, Il était une fois... s’avère peut-être regardable pour de jeunes enfants dont on voudrait amoindrir les capacités mentales ou auxquels on voudrait mentir sur la dure réalité.

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