Accueil > CINECSTASY > E > EVIL ED

EVIL ED

Hachez suédois !

mardi 1er octobre 2002, par Francesco, le mage Kélé

Réalisateur : Anders JACOBSON (1963-)

Origine : Suède, 1997

Acteurs : Jim Friedman, John Rubeck, Pete Lofbergh, Ozzy Rhodin

C’est bien connu, les films d’horreur rendent dingues. Il suffit de voir tous les meurtriers qui se réclament de tel grand succès de cinéma. A partir de ce préjugé très discutable, et en le poussant à fond, une bande de Suédois a choisi de faire un film bien dégueu sur un censeur propre sur lui qui pète les plombs à force de trop en voir. Pire : au bout de quelques bobines, il se sent investi d’une mission d’éradication du mal sur Terre. Facile avec toutes les hallucinations qu’il a : il voit le mal partout.

Edouard travaille donc dans une boîte de production et, au départ, il est dans la branche films danois, avec l’horloge qui tictoque en fond sonore et les personnages figés qui parlent du temps qu’il fait dans des situations tragiques, et il aime ça. Mais on lui impose d’aller charcuter les bandes de l’ex-série "Merde-hémoglobine", devenue "Membres amputés", promise à l’exportation en Europe. Il a beau refuser et insister, l’argumentation économique de son salaud de patron l’oblige à accomplir son travail. Au bout d’un moment, il sent bien qu’il ne va pas charcuter que de la bande, fait tout pour s’arrêter mais dérape définitivement. On sent qu’on a affaire à des amoureux du genre. Des citations d’Evil Dead, de Gremlins, de Robocop (l’exécution finale), de Terminator, de Legend... parsèment le film, le tout dans un environnement décoré d’affiches de La mouche, Critters et Evil Dead 2. Et la réalisation ne manque franchement pas de rythme. Au début en tout cas.

Mais ce film est à la fois très réjouissant et très gênant. C’est évidemment sympathique de se moquer à outrance des censeurs qui coupent les films n’importe comment. On en a même un bel exemple avec une scène de massacre amputée à tel point qu’il ne reste plus que la première et la dernière image de la séquence. Le résultat est incompréhensible. Mais certaines ambiances sont encore plus malsaines que les images d’horreur : Edouard a une femme, Barbara, et une fille, aussi blondes qu’innocentes. Et le montage en parallèle de la folie meurtrière d’Ed et de ces deux femmes qui s’inquiètent pour le mari et le père aimant est un douloureux rappel au premier degré. Comme si le message premier (" fuck la censure ") se retournait contre ses expéditeurs. Une mauvaise impression confortée par la voix off finale, qui sonne terriblement faux après un déluge de folie.

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d'indiquer ci-dessous l'identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n'êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions'inscriremot de passe oublié ?